Alessio
Mon premier réflexe fut de prendre la fuite.
Sauver ma peau tant qu'il était encore temps.
En une seconde, je me vis annuler les vacances entre potes à Castel, rentrer à Rome illico presto, et tant pis pour la famille de Chloé et la mienne, qui n'allaient rien comprendre à ce revirement : je leur servirais une excuse à la con.
Repartir, purement et simplement.
C'était le plus raisonnable. J'avais pas envie de ça.
A peine je la retrouvais, je ne me reconnaissais plus. Qu'est-ce que c'était que ces conneries ? On était là à se chamailler comme des gosses... elle m'avait un peu cherché, j'avais répondu, la belle affaire.
Et le pire ? Elle m'avait appelé Querido. « Chéri ». Je savais que c'était accidentel. Ca ne m'avait pas empêché D'AIMER CA.
Bravo. Vraiment, bravo.
Ca me faisait chier, bordel. Vraiment chier.
Un mois, avec elle.
Un putain de mois enfermé avec Dani à la Terrasse !
La mauvaise surprise...
Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ?!
C'était un cauchemar.
Le doute m'assaillit, je tressaillis.
Comment étais-je supposé réagir à cette nouvelle ? Avec le sourire ?!
Bien sûr que non. C'était Dani. DANI.
Alias mon tourment personnel.
Qu'elle reste quelques jours, passe encore, mais un mois ?
Je soupirai. Un long, long, long soupir.
Je m'assis à côté de Soraya et Dani s'assit à côté de Yoann. Immédiatement, je vis celui-ci la mater d'un œil appréciateur. Comment lui en vouloir ? C'était Dani, quoi... Franchement, ça faisait mal de la regarder. Je n'avais aucune idée de comment elle faisait ça. Je lui avais dit, une fois, qu'à chaque fois que je la regardais, sa beauté m'achevait.
Et je le pensais, comme j'étais un abruti.
Mais là, finalement, j'étais surtout blasé.
OK, c'était un canon... et alors, hein ?
On était en bord de mer, c'était l'été, des canons, y'avait que ça dans la rue. Des jolies filles, partout, et j'ai des goûts difficiles, sachez-le.
Pour me faire mal, j'essayai de la voir par ses yeux à lui, comme si c'était la première fois : ses yeux chocolat bordés de longs cils, ses pommettes délicates, sa bouche sensuelle qui appelait aux baisers, son petit nez... je la dessinais au fusain dans ma tête alors qu'elle se penchait pour embrasser Antoine, toute contente. J'observai attentivement son visage, dessinant, dessinant. Elle était à peine maquillée. C'était son joli bronzage qui lui donnait bonne mine. Ses cheveux longs la faisaient paraître plus jeune. Dani portait très bien les cheveux longs, c'était comme ça je la préférais, si je devais être franc avec moi-même. Ses beaux cheveux noirs, brillants et doux comme la soie, bouclés comme des ressorts.
On pourrait appeler ce portrait : Portrait d'un ange déchu
J'avais du mal à m'empêcher de la regarder. Elle papotait avec Antoine, souriante, l'air détendu.
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Le Versant du Soleil (HB tome 3)
ChickLit" Je suis une contradiction. J'oscille entre deux mondes, deux possibles, deux parts de futur. Mon amour pour Chloé est comme la lune Mon amour pour Dani est comme le soleil Le soleil ardent poursuit la lune délicate, la Lune délicate fuit le soleil...