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Daniela


Alessio et moi nous écartâmes vivement l'un de l'autre.

─ J'aide Dani à préparer le déjeuner, répondit rapidement Alessio.

─ Ah bon ? Depuis quand t'es commis de cuisine, toi... ?

Le ton de Chloé était agacé.

─ J'essaie juste d'être sympa, lui dit-il avec douceur. Serviable, tout ça.

─ Je pense que Daniela se débrouille très bien toute seule..., dit Chloé en me jetant un bref coup d'œil.

─ Effectivement, dis-je en attrapant le paquet de Penne.

─ Bref. Tu viens nager, mon chéri ? Je venais te chercher pour piquer une tête avec les autres.

─ J'ai pas trop envie...

─ Alex ! protesta Chloé, poings sur les hanches comme une allégorie de l'Autorité.

─ OK, c'est bon, me voilà, puisque vous pouvez pas vous passer de moi plus de trente secondes...

Alessio sauta à bas de son perchoir. Le ton de sa voix était léger, mais je vis à son visage qu'il était assez contrarié. Cependant, il me fit un sourire.

─ Finis vite, Dani, et rejoins-nous donc.

─ D'accord, dis-je, lui rendant son sourire.

Chloé me jeta un regard froid, avant de fusiller Alessio du regard. Oups.

─ Me voilà, dit Alessio en posant le bras sur les épaules de Chloé.

Juste avant de quitter la cuisine, Alessio mima rapidement, à mon intention, le geste de se pendre, et je souris malgré moi. Chloé lui jeta un coup d'œil, l'air méfiant. Alessio l'embrassa sur le front, puis l'entraîna hors de la cuisine en lui disant :

─ Ce que tu sens bon, ce matin.

─ Ouais, c'est ça. A quoi tu joues, sérieusement... t'es bizarre.

─ Je te fais juste un compliment, ma douce.

─ Arrête tes bêtises. Ca m'amuse pas.

Apparemment, Chloé Lurier n'était pas d'humeur à plaisanter. Je ne pouvais l'en blâmer.

***

Alessio revint un peu plus tard dans la cuisine, les cheveux mouillés, en short de bain bleu caraïbes. Il passa la porte en passant la main dans ses boucles humides, de ce geste viril et résolument sexy. Une vraie pub de shampooing ambulante.

J'étais un peu en manque, il faut dire. En manque d'amour, en manque de sexe, en manque de lui.

Il récupéra sa bouteille d'eau de tout à l'heure et en lampa une énorme gorgée sans me quitter des yeux. Je sentais son regard sur moi alors que j'ouvrais le placard au dessus de la cuisinière pour attraper les assiettes.

─ Ca va toujours, toi ? lança-t-il dans mon dos.

J'avais l'impression confuse qu'il s'était enfui pour passer du temps avec moi. C'était mignon. Troublant.

─ Oui, bah oui, depuis tout à l'heure. C'était bien, la piscine ?

─ Ouais. Il fait vraiment chaud. Tu t'es pas sentie trop seule, ici ?

─ Pas du tout, dis-je en lui souriant. Je supporte très bien ma propre compagnie, tu sais. Pour le coup, là, j'étais au téléphone avec Magali.

─ Ah, mais oui, comment elle va, Mag ?

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant