─ Il te faut quoi ? demandai-je à Livai en tournant sur l'avenue bordée de palmiers.
─ Dani m'a dit qu'un allait tous camper, bientôt.
─ Ouais...
Donc, Livai serait là ce week-end, encore. Génial !
─ Je dois juste faire un saut au magasin du centre-ville, mais je t'attends, on ira ensemble à la soirée.
─ Perfect, mate.
Sodas, paquets de chips... Les courses me vidèrent la tête. Chloé m'appela alors que j'hésitais entre deux paquets de popcorn. Ma vie était fascinante, dernièrement. Je regardai son nom sur l'écran, me sentant vraiment mal. Toute cette culpabilité, envers Chloé et moi-même, cette jalousie envers Livai, ce désarroi que je ressentais par rapport à tout ça– tout ça me prenait tellement aux tripes.
Je saturais.
─ Salut, ma puce, dis-je.
─ Coucou ! Tu vas bien, mon Alex chéri ?
─ Pas vraiment, non.
Je ne pouvais pas lui mentir.
─ Oh, qu'est-ce qui ne va pas ? fit Chloé, le ton inquiet. Tu es malade ?
─ Non, c'est pas ça, juste un petit coup de blues.
─ Pourquoi ?
─ De petites tensions à la Terrasse, éludai-je. Ne t'inquiète pas.
─ Ben, si, quand même. T'as pas l'air bien, c'est vrai. Tu ne voudrais pas me rejoindre pour le week-end ? Bon, les filles ont préparé plein de trucs pour l'enterrement de vie de jeune fille, mais...
─ Faut que tu t'amuses, ma puce. Je vais pas débarquer et vous déranger entre filles. On se verra plus tard.
Tout allait s'arranger. J'allais tout régler. Je m'étais ressaisi de toute façon. Dani me rendait service en ne voulant plus me parler. Ca m'aidait à me souvenir de ce que j'étais supposé faire.
J'entendis la voix de Bérangère qui appelait Chloé en arrière-plan.
─ J'arrive ! lança-t-elle. (Puis, à moi) Tu me manques, mon chéri. Je te rappelle tout à l'heure ?
─ Je vais à une fête, j'entendrai pas un mot. Demain ?
─ Bien. Demain, alors. Essaie de te changer les idées, d'accord ?
─ Ne t'inquiète pas pour moi, répétai-je. Bisous partout, et amuse-toi bien. Je t'aime.
Je payai, jetai les courses dans le coffre de la voiture et allai récupérer Livai. La fête n'étant pas loin, on y alla à pied. La maison était immense et donnait sur la plage, que la pleine lune baignait d'une lueur d'argent. Les gens dansaient pieds nus dans le sable. Quelqu'un avait allumé un feu qui crépitait joyeusement. J'attrapai une bière en arrivant et lâchai Livai aussi sec. Marre du baby-sitting.
Je scannai le rez-de-chaussée à la recherche de Dani et la trouvai dans le salon bondé en train de discuter avec Soraya et Camille. Elle portait une jupe noire très seyante, supplice de 9 sur une échelle de 10. Et du rouge à lèvres rouge pour m'achever. J'étais pas fan de rouge à lèvres mais c'était quand même très attirant, bien porté. Je me forçai à regarder ailleurs. Je m'étais ressaisi, et c'était tant mieux. De toute façon, elle ne m'adressait plus la parole, alors... voilà.
Tous mes poils se hérissèrent lorsque je vis Livai l'accoster et l'embrasser dans le cou. Il avait les mains sur ses hanches. Je fis volte-face derechef et sortis sur la plage. Pourquoi s'énerver ? Ca ne me concernait pas. Autant prendre l'air.
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Le Versant du Soleil (HB tome 3)
ChickLit" Je suis une contradiction. J'oscille entre deux mondes, deux possibles, deux parts de futur. Mon amour pour Chloé est comme la lune Mon amour pour Dani est comme le soleil Le soleil ardent poursuit la lune délicate, la Lune délicate fuit le soleil...