11

275 58 14
                                    

Daniela


─ Arrête de m'embêter, fis-je, embarrassée.

Il m'adressa un sourire paresseux.

─ Je peux avoir des cours particuliers, mademoiselle Soares ?

─ Certainement pas, j'ai déjà donné.

─ Alleeeez..., fit-il en tirant sur une mèche de mes cheveux.

─ Non, merde.

Alessio pouffa et relança le film.

Bon. Je m'en sortais plutôt bien. Il s'était à peine moqué de moi.

Je l'observai discrètement derrière mes verres. Il portait un t-shirt noir et était en caleçon. Ma tenue ne valait pas mieux ; je portais le débardeur et le short assortis que m'avait offerts ma grand-mère quelques mois plus tôt lorsque je lui avais rendu visite.

« Pour faire plaisir à ton amoureux » m'avait-elle dit avec un clin d'œil en me tendant le paquet. Nana, quoi.

─ Un bout de plaid ? suggéra Alessio.

─ Je veux bien.

─ Tu vois comme je suis généreux, contrairement à toi qui ne veux même pas partager tes biscuits...

─ Arrête un peu de te jeter des fleurs..., susurrai-je en battant des cils.

J'étais bien. au fur et à mesure qu'on le regardait, je me souvins de certaines scènes. On se gava de biscuits.

Une Le film était marrant et heure plus tard, j'étouffai un bâillement.

─ La chance, commenta Alessio qui m'observait. On dirait que tu vas enfin pouvoir dormir... !

─ Et oui. Je te laisse, du coup.

─ Allez, non, fit-il avec une moue de chien battu, et il attrapa mon poignet.

Il me tenait fermement. Un éclair me traversa de part en part. Je retins mon souffle tandis que les papillons dans mon ventre dansaient la sarabande.

─ Je vais m'emmerder, sans toi, chuchota Alessio, yeux rivés aux miens. Enfin, tout seul, quoi...

─ Flatteur, me moquai-je, maintenant son regard. Moi ou quelqu'un d'autre c'est du pareil au même, c'est ça ?

─ Non, dit Alessio en détournant les yeux. C'est bien mieux quand c'est toi.

J'eus du mal à avaler ma salive.

─ C'est gentil, ça, soufflai-je, et, avant de le regretter, je me penchai sur lui et l'embrassai furtivement sur la joue. Bon ben, bonne nuit, hein, Alessio. Du moins... ce qu'il en reste.

Il me regarda, l'air taquin.

─ Merci, mamie. Fais de beaux rêves !

─ Puisque tu le prends comme ça, je te laisse ranger notre bazar, dis-je en désignant la table basse.

─ Allez, c'est bon.

Je battis en retraite vers les escaliers, et les montai deux à deux, me sentant toute chose.

**

Une semaine passa.

C'était les vacances, et j'étais là à me lever aux aurores. Tout en relevant mes cheveux en queue de cheval, j'examinai ma tenue de sport dans le miroir.

8 heures 05. C'était l'heure à laquelle je m'étais levée la dernière fois. Je descendis silencieusement les escaliers et entrai dans la cuisine.

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant