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Daniela


Alessio s'assit à la petite table près de la fenêtre tandis que je sortais des tranches de pain brioché du paquet.

─ Un croque-monsieur, ça te va ?

─ Bien sûr. Essaie juste de ne pas mettre le feu à la baraque...

Je le menaçai avec un couteau.

─ Dis donc, espèce d'ingrat ?! Ne manque pas de respect à la brave personne qui cuisine pour toi.

Il rit, et moi aussi.

Pas le temps de préparer une béchamel, alors, je tartinai un peu de crème fraîche sur le pain, avant d'y placer une tranche de jambon puis d'emmental.

─ Qu'est-ce que tu as fait, aujourd'hui ? demanda Alessio.

Je sentais son regard sur moi tandis que je faisais successivement tremper le sandwich dans un œuf battu puis dans du lait.

─ On a glandé à la piscine avec les autres, dis-je en allumant le feu sous la poêle. (J'y plaçai un morceau de beurre). J'ai un peu travaillé...

─ C'est-à-dire, t'as fait quoi exactement ?

─ En ce moment, je prépare les documents, tu sais, pour l'annexe de Guiomar, expliquai-je en déposant le croque dans la poêle chaude.

─ Ah, oui ! C'est vraiment génial que tu en arrives là. Je suis impressionné.

─ Ca me fait plaisir. Tu sais, on n'a pas chômé, avec le cousin, ces deux dernières années.

─ Je veux bien le croire, dit Alessio avec chaleur. T'es pas vraiment en vacances, alors... ?

─ Si, si. Je fais presque rien, comparé à Rio. Ca me suffit. Déjà, tu vois, je donne aucun cours, puisque l'université est fermée.

─ Je sais que tu n'aimes pas être totalement inactive...

─ Exact. Bizarrement, ça me stresse. Et toi, tu as fait quoi ?

─ Rien, marmonna Alessio. J'ai traîné, c'est tout.

Le pain était doré des deux côtés. Je le fis glisser dans une assiette, disposai des tranches de tomate sur un lit de salade verte, et déposai le tout devant Alessio.

─ Voilà, dis-je, toute pimpante.

─ Wah ! fit Alessio, l'air impressionné. Déjà ? C'est joli, en plus.

─ Je t'avais dit, fis-je avec un clin d'œil. Je n'allais certainement pas passer plus de temps que ça aux fourneaux pour toi.

Il rit, et je me sentis toute joyeuse.

─ Je l'ai cuit façon « pain perdu » puisque tu adores ça.

─ Merci, c'est très gentil.

Je m'assis face à lui avec une mousse au chocolat noir, que je n'avais pas prise au dessert, plus tôt.

─ Livai cuisine souvent pour toi ? demanda Alessio, ce qui m'étonna.

Il faisait certainement référence au déjeuner où Livai m'avait remplacée aux fourneaux.

─ Non, pas si souvent, répondis-je. Mais ça lui arrive. Il prend soin de moi.

─ C'est bien, alors. Tu es sa priorité ou non ?

Là encore, la question me surprit.

─ Heu, je pense, oui.

─ Tu penses ? répéta Alessio, dédaigneux.

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant