Le Versant du Soleil (HB tome 3)

13

Alessio

─ Non, pas de souci, répondis-je. Yoann ? fis-je, et je tendis la main pour qu'il me passe le tube.

Yoann me passa la crème, l'air renfrogné. Je le fixai sans sourire et je crois qu'il comprit le message : non, je n'aimais pas le fait qu'il tourne autour de Dani.

J'aimais pas ça, voilà.

Je n'avais aucun droit et pourtant... je ne supportais pas l'idée qu'il flirte avec elle.

Je ne supportais même pas l'idée qu'il la regarde.

Et puis merde, c'était à moi qu'elle avait demandé, pas lui.

Alors que je versais un peu de lotion dans ma paume, Antoine arriva sur nous au pas de course.

─ Hey, les gars ! Y'a une nouvelle partie qui va commencer, annonça-t-il. Il nous manque un joueur. Qui veut venir... ?

─ Moi, lança Yoann.

Il avait l'air courroucé. « Ma putain de crème, mec » articula-t-il silencieusement à mon intention. Pour toute réponse, je lui fis un doigt d'honneur dans le dos de Dani. Il leva les yeux au ciel, tandis qu'Antoine nous considérait, étonné.

Finalement, ils s'éloignèrent vers le filet, discutant entre eux. Je me sentis mieux et commençai à masser les épaules de Dani.

─ Mon haut te gêne, non ? demanda-t-elle au bout d'un moment.

Sa voix était un peu froide, ce qui m'étonna. Je la sentais contrariée par quelque chose depuis qu'elle nous avait rejoins, Yoann et moi.

─ Un peu, répondis-je, mais c'est pas grave.

─ Attends une seconde.

D'une main, elle dénoua furtivement le haut de son maillot de bain, le gardant plaqué contre sa poitrine. Je promenai le regard le long de son dos doré. Jusqu'en bas. Jolie chute de reins, ornée d'un non moins joli A.

A comme Alessio.

Alors il était toujours là. Elle ne l'avait pas fait retirer. Une grosse émotion me serra la gorge.

Comme j'aimais embrasser ce petit centimètre de peau, autrefois, ou le garder bien en vue, quand je me perdais en elle...

Qu'est-ce que ça signifiait, bordel ?

J'avais au moins cent mille questions.

Est-ce que ça voulait dire... qu'elle... m'avait encore... dans la peau ?

Wow.

Comment elle justifiait ça auprès de son mec, par exemple ?

Je continuai de la masser, distrait, tandis qu'elle poussait de petits ronronnements satisfaits.

Ca me fit sourire.

─ Je suis si doué que ça ? la taquinai-je, remontant lentement mes mains vers ses omoplates.

Elle hésita.

─ ... je dois dire que oui. Tes mains sont toutes chaudes, j'adore.

Sa peau à elle était satinée, pareille à mes souvenirs.

─ Alors... comment va Chloé ?

Ah. Alors, elle avait deviné. Je me sentis gêné, comme si je devais me justifier de quelque chose.

─ Elle va bien. Toujours des petits soucis avec sa robe.

─ Ah. Pauvre Chloé !

Son ton était clairement cynique.