Le Versant du Soleil (HB tome 3)

24

Alessio (a vingt-cinq ans et des poussières)

─ Réveille-toi.

On m'asséna une tape sèche sur le bras. J'émergeai en grognant. La lumière du jour m'éblouit.

─ Qu'est-ce qui se passe putain ? râlai-je en me frottant les yeux.

─ Il se passe que tu as une chambre et que le salon, ce n'est pas ta chambre. Lève-toi, tu gênes.

Dani était penchée sur moi. Au premier regard, je vis qu'elle était toujours en colère par rapport à la veille ; elle était aussi très, très mignonne, ma foi. Je la contemplais tandis qu'elle me dévisageait, l'air agacé. Ses cheveux étaient attachés en queue de cheval bordélique. Elle portait un t-shirt gris rentré dans un short blanc, et aucun maquillage, aucun bijou, mis à part les bagues qu'elle portait toujours au pouce et à l'index. Elle était parfaite. Son visage, son corps. Parfaite.

Quant à moi semblait-il, je m'étais (encore) écroulé sur le canapé du salon en rentrant de la baston au beau milieu de la nuit. Je me sentais groggy, courbaturé. J'avais mal à la mâchoire et en d'autres endroits dont j'ignorais même l'existence.

Mon attention revint sur Dani. Elle sortait manifestement de la douche. Elle était fraiche comme une rose.

─ Bon, Alessio ?!

─ Mouiiii ?

J'étais distrait par son décolleté plongeant. Ca ne s'arrangea guère lorsqu'elle se pencha en avant pour retirer le coussin que j'avais sous la tête ; j'entraperçus un peu de la dentelle noire de son soutien-gorge. Je sentis ma queue frétiller.

─ Tu te bouges, ou bien ? pesta Dani en me donnant un coup de coussin à l'épaule.

─ Aoutch ! Quelle vigueur !

─ Dépêche-toi, s'impatienta-t-elle. J'aimerais bien m'asseoir et regarder la télé, si ça ne te dérange pas trop.

Je lui fis un sourire en coin endormi.

─ Je comprends pas, on l'a toujours partagé, ce canapé...

Elle ouvrit tout grands ses yeux chocolat, avant de me lancer un autre regard incendiaire, les poings sur les hanches. Vraiment. Trop. Sexy.

─ Continue comme ça, et tu verras ce qui va t'arriver. Je ne suis pas d'humeur.

─ La violence, vraiment ? fis-je en me grattant la joue.

Il fallait que je me rase.

─ Je croyais qu'on était passé à autre chose ? poursuivis-je.

─ Tu te moques de moi ? T'étais où hier ?

─ Tu m'espionnes ?

─ Tu rentres avec un énorme bleu sur la joue. Je t'avais demandé d'arrêter ! Et je t'ai aussi demandé de faire un effort avec Liv.

Ah. Ouais. J'haussai les épaules avec fatalisme.

─ La vie est comme ça, vois-tu. On demande, on est pas certain d'obtenir. Il est quelle heure ? (Je zieutai mon portable et manquai faire une crise cardiaque). Neuf heures ?? T'abuses à me réveiller si tôt je me suis couché à quatre...

─ Et c'est de ma faute ?!

« Ouais » pensai-je, mais je ne dis rien.

─ Tu es insupportable, dit Dani, le ton plus triste qu'irrité. Tu ne tiens pas du tout compte de mes sentiments. Merci beaucoup.

Elle pivota sur elle-même pour partir. J'admirai la façon dont ce short soulignait ses fesses. Je n'aurais pas dû, mais j'étais à peine réveillé, et j'étais à peu près sûr que j'avais rêvé d'elle cette nuit. Comme souvent. J'entourai sa taille de mes bras et l'attirai en arrière. Avec une petite exclamation de surprise, Dani se retrouva assise sur mes genoux, ou, plus exactement, sur mon érection matinale. Je la maintins ainsi, tout contre moi, et posai le menton sur son épaule, câlin. La vue était magnifique, pour ainsi dire.