Le Versant du Soleil (HB tome 3)

28

Daniela

Je me mis en pyjama.

Livai entra dans la tente juste quand je terminais de me brosser les cheveux. Il me fit un sourire en coin.

─ Oi, baby.

─ Oi.

Ma voix était froide, ce qui me surprit, mais lui ne parut pas s'en apercevoir. Il posa son téléphone près de son sac de couchage et entreprit de se déshabiller à son tour, jetant ses vêtements partout alentour.

─ Viens là me réchauffer, me dit-il en tapotant l'espace près de lui.

D'un pas hésitant, je m'approchai. Il se jeta sur moi et m'embrassa voracement, avant de dériver dans mon cou. Je jetai un œil à son portable, juste là, tandis que sa main cherchait mon sein. Un coup d'œil...

Il suffirait d'un coup d'œil.

Mais je n'en ferais rien.

Pas besoin de tomber aussi bas.

Son baiser s'intensifia, mais malgré moi, je le rompis.

─ Qu'est-ce qu'il y a ? fit Livai, me pinçant la hanche.

─ Pas ce soir.

Livai tira une drôle de tête. Une moue quelque peu agacée.

─ Oui ? fis-je sur le ton de l'avertissement.

─ Me dis pas que t'as déjà tes règles ? pesta-t-il.

─ ... Je te demande pardon ?!

─ J'ai l'impression que la dernière fois que tu les avais, c'était genre, la semaine dernière.

Livai n'aimait pas trop quand j'étais clouée au lit avec une bouillotte, des crampes douloureuses et un air ronchon. J'ignore s'il avait la flemme de me bichonner ou s'il éprouvait juste une répulsion pour les menstrues en général ; toujours est-il qu'en mon for intérieur je me demandais ce que ça allait être, une fois enceinte, avec les nausées et tout le reste.

Je ne voulais surtout pas comparer. Ce n'était pas fairplay. Mais...

Alessio savait toujours quoi faire quand j'étais malade. Jamais il ne s'en était plaint, au contraire. Il me chouchoutait dans ces moments, et... je trouvais ça sympa, quoi.

─ La dernière fois que j'avais mes règles, tu n'étais même pas encore à la Terrasse, Liv.

Ce disant, je repoussai sa main, tandis qu'il fronçait les sourcils.

─ Donc, pas de baise ? pesta Livai, boudeur. Qu'est-ce que je vais devenir, moi, alors ?

─ Pauvre chéri, ironisai-je, le ton lourd de sarcasmes. C'est dur, la vie, hein ?

Livai me fixa un long moment.

─ Tu es de mauvaise humeur à ce que je vois, et, en plus, on ne peut pas faire l'amour ? C'est vraiment comme si tu avais tes règles.

Il commençait franchement à m'énerver. Plus il insistait, plus fort les paroles d'Alessio résonnaient dans mon esprit.

─ J'ai la tête ailleurs, Liv. Ca passera et on refera des câlins.

Livai grommela quelque chose d'incompréhensible, grincheux.

Il y eut un silence.

Je ne voulais pas laisser ça entrer dans ma tête. Je ne voulais pas laisser ça entrer dans ma tête.

Je cherchai la main de Liv et la serrai dans la mienne.

─ Liv...

─ Hum ?