Daniela
Je posai mon stylo sans détacher les mots couchés sur le papier.
Embrassé Alessio.
Il est furieux.
A juste titre.
Je comprends pas pourquoi j'ai fait ça.
C'était tellement bien d'être dans ses bras de nouveau.Merde, qu'est-ce qui m'a pris ?
***
Deux jours passèrent.
Deux jours, où je m'efforçai de rester souriante, de parler à tout le monde et de finir mon assiette.
Je n'avais pas faim, pourtant, comme chaque fois que je m'inquiétais vraiment de quelque chose.
Depuis le temps, je connaissais Alessio comme ma poche. Je l'avais fréquenté si longtemps que parfois, je m'étonnais du temps qu'on avait réussi à passer loin l'un de l'autre.
Son discours, au bowling... Je savais qu'il ne le pensait pas vraiment. Du moins, c'est ce que je me répétais pour garder mon calme.
Il était en colère, c'est tout.
Je savais le gérer, et je savais le gérer lorsqu'il était en colère.
C'était fatiguant, certes. Il fallait attendre patiemment que la tempête passe. Là, la tempête rugissait fort. Soit.
Et pendant ce temps, Ajay n'arrêtait pas de m'appeler et de m'envoyer des messages.
Je l'aimais bien, mais s'il y a une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on me colle.
Bref.
***
Ce matin-là, en tenue de sport, je descendis dans la cuisine. Une grosse déception me tomba dessus en constatant qu'Alessio était déjà parti.
Il me faisait vraiment la gueule depuis une semaine, je n'en pouvais plus, c'était agaçant, étouffant, irrespirable.
Douloureux...
Je décidai de faire le footing malgré tout. Ca me ferait du bien. Et si je le rattrapais, eh bien, je lui parlerais. Une dernière tentative. Peut-être que si on était seul... il serait plus réceptif.
Je n'avais pas assez dormi cette nuit. Ces dernières nuits. Je me sentais fatiguée, sous tension. Je ne m'amusais plus, tout à coup. Le fait qu'Alessio m'évite avec soin, m'ignore même, m'épuisait. J'aurais dû m'en moquer, me dire qu'il se montrait immature, et c'est ce que je me disais du reste, mais, au fond, je me sentais mal. C'était de ma faute. C'était moi qui l'avais embrassé. Je n'aurais jamais dû faire ça. Monumentale connerie. Ca avait tout chambardé. Un tremblement de terre.
Pourtant, ça avait été si agréable, ça avait sonné... juste.
Je n'osais pas me demander pourquoi. Je savais pourquoi, mais je ne n'aurais pas cru ça possible. Pas après deux ans, pas après ma rencontre avec Livai. J'étais bien avec lui. Ce n'était pas une relation parfaite, mais je n'en avais pas besoin. On s'entendait bien, on était heureux ensemble. Il m'aimait, je l'aimais.
Alessio, c'était... ça avait toujours été différent.
Mais je pensais avoir tourné la page, après Tokyo. Après avoir appris ses fiançailles à l'automne dernier.
Après ce café où il m'avait remis le bracelet de cuir.
Ma catharsis.
Le ciel était couvert, mais il faisait assez chaud. Je mis environ vingt minutes à atteindre l'Etang et repérai Alessio immédiatement. Il faisait des séries de pompes. Son t-shirt gris lui collait à la peau, épousant le tracé de ses muscles. Ses cheveux châtain clair paraissaient plus sombres à cause de la transpiration.
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Le Versant du Soleil (HB tome 3)
ChickLit" Je suis une contradiction. J'oscille entre deux mondes, deux possibles, deux parts de futur. Mon amour pour Chloé est comme la lune Mon amour pour Dani est comme le soleil Le soleil ardent poursuit la lune délicate, la Lune délicate fuit le soleil...