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Une heure plus tard, Jules partait se coucher, boudeur et furieux parce qu'il avait perdu, et Côme me disait au revoir sur le pas de la porte, les yeux tendres et la voix douce.

─ On se revoie samedi soir, c'est bien ça ?

─ T'es pas invité à la fête, il me semble.

─ Allez, invite-moi... invite-moi !

Il me fit un sourire enjôleur. Je ne serais pas surprise s'il s'était entraîné devant son miroir pour le sortir à point nommé, celui-là.

─ Sois pas méchante... j'aimerais beaucoup, beaucoup te revoir.

─ On verra, dis-je avec un sourire en coin.

─ Coool !

Il s'inclina et me fit un baisemain.

─ Bon alors, bonne nuit, la Brésilienne de Paris...

─ Bonne nuit, le Parisien de Castel.

─ Je peux avoir un baiser d'adieu, ou tu vas me molester comme Jules ?

Je l'embrassai rapidement sur les lèvres, parce qu'il était mignon avec sa fausse moue suppliante et ses yeux gris, puis je le mis dehors sans plus de façons. Quel comédien, ce mec !

J'allais monter à l'étage, quand Alessio, affalé sur le canapé du salon, m'appela.

─ Da-ni.

Allons bon.

Je lui fis face et m'efforçai de sourire, alors que mon instinct me poussait à prendre la fuite.

─ Ouais, Alessio ?

─... Ca va ?

─ Très bien.

─ Et ta Nana ?

─ Ma grand-mère va beaucoup mieux.

─ Oh, c'est super ! Je suis content.

─ Merci. Elle est bien chez elle. Ma mère lui donne un coup de main.

Alessio me sourit, de ce sourire qui faisait briller ses yeux et me réduisait à l'état de flaque. Je lui rendis son sourire, même si j'aurais mieux fait de m'abstenir, j'imagine.

─ C'est génial, Dani.

─ Oui, hein ? Je suis pressée de la voir.

─ Et moi je te vois à peine, on dirait, dernièrement. A croire que t'es déjà partie. Tu veux pas t'asseoir une minute ?

─ ... bon.

Je m'approchai et me laissai tomber sur le canapé près de lui. Nos bras se touchèrent ; il ne s'écarta pas, moi non plus.

─ C'est vrai, on ne se voit plus, dis-je en rejetant mes cheveux en arrière d'un geste coquet - trop sans doute -, mais tu es occupé, non ? Avec Chloé.

Le regard d'Alessio ne quittait pas le mien et j'en avais la chair de poule.

─ Un peu, c'est vrai... mais c'est pas une raison pour ne plus se parler du tout, si ?

─ Je te manque, c'est ça ? fis-je, le ton très désagréable.

Alessio me sourit d'un air un peu triste.

─ Faut croire que oui, répondit-il timidement.

Mon estomac fit une cabriole.

Je ne pensais pas qu'il dirait ça. Je pensais qu'il m'enverrait paître.

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant