Je me décollai de Côme et lui pris sa cigarette, qui fumait entre ses doigts.
─ Merci pour ça, lui dis-je avec un sourire malicieux, et je pris une taffe.
─ Je vois, commenta Côme avec malice. C'était donc ton but secret...? Ma cigarette ?
─ On dirait bien, oui.
─ Ca ne me dérange pas, tu sais. J'adore être manipulé par une très très jolie femme.
Je levai les yeux au ciel et tirai encore deux grosses taffes avant de lui rendre.
─ Sache que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute.
─ La Fontaine, carrément !
Je lui décochai un clin d'œil.
─ Et ouais.
─ Ah, mazette ! Comme tu y vas !
Je ris. Côme se pencha vers moi et sourit.
─ « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. » A croire que ce cher Verlaine a écrit ça pour toi, et moi...
Renversant la tête en arrière, je ris de nouveau. Ca faisait du bien, même si mon cœur était triste.
─ T'arrêtes pas, toi, hein ? demandai-je à Côme, souriant.
─ Et non.
─ Pas de copine, je présume.
─ Tu présumes bien.
─ Mouais. Courir la gueuse, c'est un sport, pour toi, c'est ça ? Je pense que ça te perdra, un jour.
Côme pouffa, amusé, l'air de ne pas en croire un mot. J'insistai.
─ Tu sais, à un moment donné, les femmes ont beaucoup moins envie d'avoir un défilé constant d'inconnus dans leur vie... tu risques d'être déçu.
─ Mais non ! Il faut simplement avoir de bons arguments.
─ Tu verras, dis-je, sûre de mon fait.
Côme me fit un sourire indulgent.
─ Changeons de sujet. Alors, tu connais bien Castel ? T'as déjà été sur les remparts ? Non ? Je pourrais t'y emmener, si tu veux... c'est superbe au soleil couchant... très romantique.
A cet instant, mon portable vibra dans la poche de ma veste. J'y jetai un coup d'œil, et mon cœur se mit à cogner douloureusement en voyant le nom affiché. Merde. Ca devenait même physiquement douloureux de recevoir des SMS de sa part.
... fait chier.
Déjà que j'avais la tête remplie de pensées pour lui.
INUTILE
Alessio
Salut, Dani. Tu fais quoi ce soir ? Tu rentres tard ? T'es sortie seule ?
Véritable interrogatoire. Pour qui se prenait-il ? Mon père ? Pire encore : mon mec ?
Le téléphone toujours à la main, j'eus un rire aussi bref que moqueur, vaguement hystérique, ce qui attira l'attention de Côme.
─ Petit ami ? s'enquit Côme qui fixait lui-même mon écran, l'air intéressé.
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Le Versant du Soleil (HB tome 3)
ChickLit" Je suis une contradiction. J'oscille entre deux mondes, deux possibles, deux parts de futur. Mon amour pour Chloé est comme la lune Mon amour pour Dani est comme le soleil Le soleil ardent poursuit la lune délicate, la Lune délicate fuit le soleil...