Le Versant du Soleil (HB tome 3)

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Le lendemain, les voisines passèrent à la Terrasse pour le petit déjeuner.

─ J'ai hâte pour la fête ! commenta Julie, enthousiaste. La dernière de l'été...

─ Pareil, renchérit Soraya. Alors, parlons peu, parlons bien. Il nous faudrait du guacamole, on est en rade. Et de la bière, du Coca, et de la vodka aussi.

─ On peut passer faire des courses après, suggéra Leslie, la bouche pleine de brioche. Si tu veux un coup de main, Sora.

Soraya acquiesça.

─ Ca te dit de m'accompagner à l'exposition ? demandai-je à Chloé, assise juste à côté de moi.

─ Hmm... ça aurait été avec plaisir, mais j'ai quelque chose à faire, aujourd'hui. Il y a un petit souci avec l'un des prestataires pour le mariage.

─ Je peux t'aider. Tu veux que je m'en occupe ?

─ Oh, non, il faut juste que j'en parle à ma mère. Mais on se retrouve cette après-midi, chéri ? On sort ce soir ?

─ OK.

─ Alors, tu vas à l'expo, toi aussi ? se réjouit Camille, me fixant d'un œil approbateur. C'est cool ! Dani et moi on y va aussi. Et si on y allait tous ensemble ?

─ D'accord, Camomille, fis-je, lui souriant.

─ Ho, dis donc, mollo ! Vous faites vos plans sans me consulter ? râla Jules, censé nous conduire. Ma voiture c'est pas le taxi.

─ Oh, excuse-nous, comme si t'avais mieux à faire, le rembarra Camille, ce qui fit pouffer Dani.

**

Durant toute la visite du musée, Camille s'évertua à dérider Dani. Elle l'avait prise par le bras. Ses commentaires enjoués et légers étaient rafraîchissants et amusaient tant Dani que moi, à vrai dire. Jules suivait dans un silence ronchon.

J'aimais bien Camille-Camomille. Elle était simple, vaguement cynique, ce qui devait plaire à Dani et son côté terre à terre. Ca me plaisait qu'elle fasse rire Dani. Soraya était inefficace dans ce domaine, il faut dire.

─ Je crève de soif, lança Camille alors qu'on sortait de la galerie, retrouvant la lumière du soleil. Je vais m'acheter un truc à boire.

─ Attends, moi aussi ! fit Jules.

─ Bon, OK. Je veux bien supporter ta compagnie quelques minutes de plus. Ramène ta fraise.

─ Non mais t'entends comment elle parle la petite ! râla Jules à mon intention, et je lui souris.

Ils s'éloignèrent vers la buvette plantée un peu plus loin, au bas des longues marches.

Dani et moi nous retrouvâmes seuls. Nos regards se rencontrèrent ; je réalisai qu'on était embarrassé l'un comme l'autre.

Je me jetai à l'eau.

─ Hé, Dani... c'est bien que tu sois là.

Dani haussa les épaules.

─ Camille a beaucoup insisté pour que je me change les idées.

─ Parfois, on a besoin d'être seul... tu tiens le coup... ?

─ Il faut bien. J'ai quand même vraiment l'impression de plomber l'ambiance, avec mon moral en berne.

─ Bah... si ça peut te consoler, je n'ai pas le moral non plus. C'est pas comparable bien sûr, mais je suis vraiment préoccupé, aussi.

Dani parut surprise. Moi aussi. Qu'est-ce que je racontais ?!

Je changeai rapidement de sujet, rougissant.