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Alessio


─ Pourquoi elle avait ton pull..., répéta-t-elle, la voix tremblante de colère, les poings serrés.

─ Parce que je lui ai filé. Elle avait froid...

─ La belle affaire ! Qui a froid en plein mois de juillet ?

─ Clochette... c'est bon.

─ Ne m'appelle pas « Clochette », me jeta-t-elle, furieuse. Et ce n'est certainement pas « bon ». Elle était pieds nus. En short. Qu'elle s'habille plus chaudement, je sais pas. Encore mieux, qu'elle porte son propre pull. Ou celui de son mec. Pas celui du mien. C'est comme si tu la tenais dans tes bras. Non mais j'hallucine ! Qu'est-ce que ça veut dire ?!

Elle commençait à m'exaspérer mais je m'efforçai de rester calme.

─ Chloé, c'est juste un pull. Si tu veux savoir, Paul allait lui passer le sien.

─ Mais c'est le tien qu'elle portait, naturellement, Alessio !

─ Franchement, tout le monde s'en fout.

─ Pas moi, rétorqua Chloé. Désolée de te décevoir. Moi, ça me laisse pas indifférente, tu vois. Moi, ça me fait mal.

Je vis qu'elle avait les larmes aux yeux brusquement et me sentis vraiment mal. J'étais là à plaider ma cause, alors qu'elle avait parfaitement raison et que j'étais en tort.

Un vaurien.

─ Ecoute, je...

─ Tu es nerveux, Alessio ! Quelque chose d'autre à te reprocher, je parie ?

Je mesurai soigneusement mes mots.

─ heu... bon, Chloé... je suis désolé. C'est si grave que ça pour le pull ?

Si ça c'était grave, alors le reste, évidemment...

J'étais mort. MORT.

Je me moque de ce stupide pull ! s'écria Chloé, les joues rouges de colère. Moi, je suis avec toi, alors qu'elle se le garde, si ça lui fait plaisir ! C'est pathétique ! Quand je pense que tu ne m'as rien dit !

Chloé avait la lèvre tremblante.

─ J'avais l'air fin à la porte. Une vraie conne. Merci du cadeau. C'est pas parce qu'on se marie que tu peux faire n'importe quoi, Alessio !

─ Je sais, merde, Chloé ! soupirai-je. J'aime pas quand tu...

Chloé plissa les yeux.

─ Quand je quoi ? Je t'écoute.

Je la fixai et soupirai de nouveau.

─ Quand tu t'énerves sur Dani. Je ne t'en ai pas parlé parce que ça n'a pas vraiment d'importance à mes yeux que Dani soit là.

Du moins, à mon arrivée à la Terrasse, ça n'en avait pas.

Il y eut un court silence.

─ Et je suis censée gober ça, dit Chloé, glaciale. Ne me mens pas, c'est vraiment en dessous de tout. Assume, au moins ! Ton ex. C'est tellement cliché. Tu craques encore pour elle, c'est ça ? Evidemment.

─ Hé ! fis-je sèchement. C'est bon ? T'as terminé ?

Elle inspira profondément, se mordit la lèvre. J'avais envie de la prendre dans mes bras, mais ce n'était pas le moment. Je ne bougeai pas de ma chaise.

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant