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─ Et voilà pour mesdemoiselles.

Camille et moi levâmes en même temps les yeux vers le garçon et lui sourîmes.

─ Merci... (Camille lut le nom épinglé sur la poitrine du type) Corentin.

Grand sourire.

─ De rien, dit Corentin en lui rendant son sourire.

Il disparut prestement.

─ Il est super mignon, non ? demanda Camille en le regardant qui s'éloignait.

─ Pas mal, dis-je avec un sourire.

─ Seulement « pas mal » ? T'es dure.

─ J'ai mes exigences.

─ Pas moi. S'il me le demandait, je m'allongerais sur cette table sans la moindre hésitation.

─ Je vois. Sous tes airs respectables, t'es une petite coquine, en fait, hein ?

Camille rougit pudiquement et je pouffai.

C'était sympa de passer du temps avec elle.

─ Tu vis où, exactement, à Paris ? demandai-je, glissant les doigts dans mes cheveux.

─ Léa et moi on sous-loue un appartement à sa tante, dans le 1er.

─ Wah. Cette chance !

─ Ouais, on n'est pas à plaindre, c'est vrai. La vue est très sympa. Euphémisme. Si t'es à Paris, passe, si tu veux.

─ Merci, je n'y manquerai pas.

─ L'appart est top, mais la coloc n'est pas toujours facile avec Léa... mais bon, je suis pas prête de bouger. Je suis pas loin du boulot.

─ Tu es dans l'aéronautique, c'est ça ? demandai-je, me rappelant d'un détail que j'avais entendu au cours d'une soirée cet été.

─ Ouais. Je suis mécano, dit Camille en se frottant le menton. En ce moment, pour une compagnie aérienne qui s'appelle Kaziski-wings. Des gens très bien, très sérieux. Je reçois souvent mon chèque en retard, quoi, mais y'a une bonne ambiance au hangar.

─ Impressionnant. Qu'est-ce que tu fais exactement ?

─ En gros, je démonte des trucs sur les avions, je les répare et je les remonte.

─ Tu fais de la maintenance, en fait.

─ Voilà. Je suis dans les instrus de bord, mais je m'occupe aussi des systèmes pneumatiques, et je peux jeter un œil aux moteurs en cas de besoin.

─ Cette classe, commentai-je.

J'avais toujours trouvé génial qu'une femme puisse mettre les mains dans le cambouis.

─ Oh, je t'en prie, bof. Mon père m'a filé le virus, puis j'ai fait une formation officielle. Ce que tu fais aussi, ça en jette. J'oserais pas enseigner, j'ai trop peur des élèves.

─ Tu dis ça comme si c'était une race à part, ris-je.

─ C'en est une, dit Camille en riant à son tour. J'en garde de très mauvais souvenirs. J'étais surveillante dans un collège ma première année d'études, histoire de mettre du beurre dans les épinards ; ben plus jamais. Quelles têtes à claques, ces gosses ! Je préfère encore manger des pâtes et de la mayonnaise tout le mois...

Je ris de nouveau. Corentin arriva avec nos boissons. Camille le regarda de nouveau s'éloigner.

─ Ton copain est parti, d'après Soraya ? s'enquit-elle en sifflant son diabolo menthe.

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant