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Trois semaines passèrent à toute vitesse, chaudes et paresseuses.

Je jouais à la console dans ma chambre. J'étais hyper concentré sur l'écran de la télé ; encore un peu, et j'allais battre mon record. Le cliquetis fébrile des boutons de la manette emplissait toute la pièce.

Dani passa la porte grande ouverte. Je la regardai du coin de l'œil ; instantanément, je vis qu'elle avait pleuré.

Je fronçai les sourcils et mis mon jeu sur pause.

Un record à battre ? Quel record à battre ?

Elle traversa la chambre et se jeta à mon cou. Son parfum d'abricot effleura mes narines. J'inspirai discrètement.

─ Qu'est-ce que t'as ? demandai-je, préoccupé.

─ Embrasse-moi.

Le ton était péremptoire, presque un ordre.

─ Heu... d'accord.

Je l'embrassai, timidement au début, goûtant les bords de sa bouche, puis plus franchement, mordillant sa lèvre supérieure, aspirant avec avidité son soupir de plaisir, léchant l'intérieur doux et humide de sa lèvre inférieure. Ma bouche recouvrit la sienne et de nouveau, de nouveau ce frisson incroyable, exquis. Sa langue était douce et avait un petit goût de cerise. Elle avait du en manger en toute illégalité de l'arbre du voisin, dont une branche ombrageait un pan de notre jardin.

─ Qu'est-ce qu'il y a ? répétai-je, verrouillant mon regard au sien.

─ Pas de questions.

Elle m'enfourcha et se retrouva juchée sur mes genoux. Elle me sourit d'un air mutin en nouant les bras derrière ma nuque. Ca me fit tout bizarre qu'elle se retrouve à califourchon comme ça sur moi, mais pour sa part, il était évident qu'elle semblait très à l'aise. La pensée me traversa qu'elle avait dû faire ça plein de fois, enfourcher un garçon comme on enfourche un vélo, et je me sentis subitement triste. Mais déjà, ses mains se glissaient sous mon t-shirt, et mon cerveau ne savait plus penser. Elle riait à présent en mordillant mon oreille.

─ Il se trouve que je n'ai pas mis de culotte aujourd'hui, me fit-elle savoir, espiègle, ses paumes caressant mon torse. Même pas un petit string sous ma jupe. Que dalle.

─ Je vois, fut tout ce que je réussis à articuler.

─ J'arrête pas de penser à toi et à tes beaux yeux bleus depuis l'autre jour.

Tous ces mots qui court-circuitaient mon cerveau et allaient alimenter mes fantasmes pendant des semaines...

Elle se souleva en s'agrippant à mon épaule d'une main. Je sentis qu'elle m'empoignait de l'autre et le souffle me manqua. Lorsqu'elle redescendit sur moi avec un léger gémissement, je sus que j'étais amoureux. J'étais fasciné par les mouvements lascifs de son bassin, sa bouche entrouverte, l'expression de plaisir brumeuse dans ses yeux. Mes mains se raffermirent sur ses hanches pleines ; elle renversa la tête en arrière et je plongeai dans son cou, m'enivrant, empressé, du parfum de sa peau. Je voulais que ça ne finisse jamais, jamais, mais... j'éjaculai un peu trop vite.

Encore.

Nos regards se croisèrent.

─ D... désolé, bredouillai-je, perturbé et rougissant.

─ C'est pas grave, me dit Dani en souriant. C'était bien quand même. Mieux.

Elle se pencha vers moi et m'embrassa sur le nez, puis sur les lèvres. Timidement, je caressai son dos, sa nuque, ses épaules. Mes mains glissèrent sur ses seins qui tenaient parfaitement dedans.

Le Versant du Soleil (HB tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant