2 : La chute des Miller - partie 2

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Les tirs continuaient, des éclats de violence incontrôlable résonnant dans la maison comme un orage déchaîné. À chaque coup de feu, je sentais l'impact vibrer dans mon corps, alors que l'adrénaline me maintenait dans un état de vigilance effrayante. Les bruits de pas se dispersaient, s'éloignant puis revenant, menaçants, comme des prédateurs traquant leur proie. L'attente était insoutenable, étirée à l'infini. Et puis, soudainement, le silence. Un silence pesant, presque assourdissant, comme si la maison elle-même retenait son souffle.

Je restai là, recroquevillée sous le lit, mon corps paralysé par la peur, mes poumons brûlant à force de retenir chaque respiration. Mes pensées s'embrouillaient, brouillées par l'angoisse. Des pas, lourds et inéluctables, se rapprochèrent lentement. Puis, sans crier gare, un coup de pied fracassant fit voler la porte en éclats.

Mon cœur s'arrêta net. À travers les larmes et la pénombre, je distinguai des bottes noires s'avancer lentement. L'homme resta un instant immobile, presque tranquille, et alluma une cigarette, le visage caché dans l'ombre.

— Ta cachette est ridicule, dit-il, sa voix tranchante et détachée.

D'un geste brutal, il renversa le lit comme s'il ne pesait rien, exposant ma cachette dérisoire. La terreur monta en moi comme une vague dévastatrice. Je poussai un cri étouffé, me redressant d'un bond, tremblante, avant de me reculer précipitamment jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. Je tremblais de la tête aux pieds, incapable de contenir mes larmes.

— Je vous en supplie... ne me tuez pas ! implorai-je, tombant à genoux devant lui, brisée, suppliant pour ma vie dans un élan de désespoir.

L'homme s'abaissa légèrement, me jaugeant avec une étrange curiosité. Ses yeux, perçants et froids, me transperçaient. Il parla d'une voix calme, presque douce, un contraste glaçant face à la violence qui m'entourait.

— Es-tu Anastasia Miller ?

Les mots s'étranglèrent dans ma gorge. Je savais que mentir ne servirait à rien, et la peur serrait ma poitrine comme un étau.

— Oui, murmurais-je d'une voix à peine audible.

L'homme était jeune, mais sa carrure imposante et son visage indifférent m'écrasaient sous une présence glaciale. Ses yeux, d'un bleu perçant, semblaient sonder chaque parcelle de mon être, scrutant au-delà de mes larmes et de ma terreur. Un nœud d'angoisse se formait dans mon ventre, rendant l'air autour de moi suffocant. Ses lèvres se retroussèrent en un sourire sans chaleur, et son regard me parcourut de haut en bas, sans une once de pitié.

— Suis-moi, gamine, ordonna-t-il, sa voix rauque comme une lame.

Je serrai les dents. Je ne suis pas une gamine, pensai-je avec amertume. J'avais fêté mes 21 ans il y a quelques semaines à peine, mais dans ce moment, je me sentais plus vulnérable et fragile que jamais.

— Qui êtes-vous ? réussis-je à murmurer, la voix tremblante.

— Armon Stone, répondit-il sèchement. Je suis chargé de te ramener à mon chef. Si tu tiens à la vie, fais exactement ce que je te dis.

Mes jambes refusaient de bouger, paralysées par une terreur viscérale. « Mon chef »... Cette simple expression éveillait en moi une nouvelle vague d'angoisse.

Qui pouvait bien être cet homme pour m'arracher à la vie que je connaissais ?

Armon ne semblait pas se soucier de mes questionnements. Il m'attrapa fermement par le bras et me força à avancer. Nous traversâmes les couloirs dévastés, jonchés de corps sans vie. Chaque pas me rapprochait d'une vision d'horreur plus insoutenable. Mon cœur s'arrêta lorsque mes yeux se posèrent sur la scène dans le salon.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant