LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]

46 : Dispute entre collègues

Je restais silencieuse, mes yeux fuyant ceux d'Ezekiel. Que pouvait-il bien attendre de moi ? Une excuse ? Un regret ? Oui, j'ai quitté la maison sans prévenir, mais au fond, je savais qu'il ne m'aurait jamais laissée aller jusqu'ici.

Prendre ce risque m'a semblé la seule option pour ressentir un semblant de liberté, même si je dois en payer le prix par sa colère. Si je dois supporter cette surveillance incessante à cause des menaces de Viktor et Hugo, alors autant vivre, quitte à prendre le risque de subir sa fureur.

— Vous ! Suivez-nous ! ordonna-t-il à Tania et Sonia d'un ton sec et tranchant.

Il me souleva sans un mot, ses bras autour de moi comme une cage que je ne pouvais fuir. Autour de nous, les regards se posaient, curieux et juges, réveillant en moi une gêne profonde, tandis que Tania et Sonia souriaient derrière, un éclat de défi dans les yeux. À l'extérieur, plusieurs voitures de luxe noires étaient alignées devant la boîte de nuit, leur élégance tranchant avec la tension électrique qui régnait. Armon, Olivier, Dick, et cette vipère d'Ava attendaient à l'extérieur, leurs expressions froides et menaçantes.

— Vous vous êtes bien amusées, les filles ? demanda Armon, son ton glacial trahissant son mépris.

— Oh, ça va... Tu ne vas pas non plus nous sermonner, Armon, répliqua Tania, exaspérée.

— Pourquoi pas ? Vous avez entraîné la femme du chef dans vos délires, en sachant très bien les risques qu'elle encourt, renchérit Ava avec un sourire narquois. Vous êtes irresponsables... et elle, pas mieux.

Je serrais les poings en entendant cette pique venimeuse.

Cette femme... si seulement je pouvais la faire disparaître.

— Ravale ton venin, salope. Personne n'a besoin de ton avis ici, cracha Sonia, ses yeux flamboyant de colère.

Ava dégaina son pistolet, le regard glacé, prête à tirer. Mais Sonia, loin de se laisser impressionner, la défia d'un sourire sardonique, et Tania se dressa à son tour, pointant son arme contre Ava.

— Tire... et tu meurs, répliqua-t-elle d'une voix basse et tranchante.

Dick soupira en haussant les épaules, passant une main dans ses cheveux d'un geste désinvolte avant de se diriger vers la voiture.

— Si vous voulez vraiment vous battre, que la plus belle gagne, dit-il avec un sourire en coin, cherchant visiblement à attiser les tensions.

Je serrai Ezekiel contre moi, cherchant refuge dans son étreinte alors que la situation s'envenimait. Le silence d'Ezekiel rendait tout cela encore plus oppressant, chaque seconde d'incertitude un poids de plus dans ma poitrine.

— Arrête d'attiser les choses, Dick. Ce serait dommage que la plus belle meure, lança Olivier avec un sourire mordant.

— Tu entends ça, Sonia ? Entre nous, c'est toi la plus hideuse. Ce combat sera un jeu d'enfant, se moqua Ava avec un sourire mauvais.

— Regarde-toi dans un miroir avant de parler, répliqua Sonia avec mépris. Avec tout ce venin, tu commences vraiment à ressembler à ce serpent dans Sanjay et Craig.

Dick, Tania et Olivier éclatèrent de rire, et malgré moi, un sourire menaça de poindre sur mes lèvres. J'enfouis mon visage contre le torse d'Ezekiel pour dissimuler ma réaction, serrant les dents pour ne pas me joindre à eux. Ezekiel soupira, coupant court à l'échange.

— Ça suffit. Je ne veux plus vous entendre. Vous êtes tous en tort dans cette situation. Toi en particulier, Ava...

— Moi ? Je n'étais même pas avec eux ! Comment oses-tu m'accuser ? répondit-elle, la colère brillant dans ses yeux.