47 : Confession

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Je courus dehors, le cœur battant la chamade, mes pensées se précipitant à la piscine où je redoutais le pire. À ma grande horreur, je découvris Anastasia allongée au bord, sa robe de nuit collée à sa peau, l'eau scintillante autour d'elle comme un miroir déformant la réalité.

Mon cœur se figea un instant, puis la panique s'empara de moi. L'air me manquait, chaque respiration devenant un combat. Je me tenais là, immobilisé par l'effroi, face à cette vision qui semblait tout droit sortie d'un cauchemar.

— Anastasia ! hurlais-je, ma voix brisée, presque étrangère à mes propres oreilles.

Ma femme... Ma douce Anastasia... était-elle morte ?

Je me précipitai vers elle, la soulevant dans mes bras, mon cœur battant à tout rompre contre sa poitrine. Je posai mon oreille contre son cœur, ce bruit si familier, et je sentis un faible battement. Des larmes de soulagement jaillirent de mes yeux, mêlant ma peur à une gratitude infinie. Je l'embrassai avec tendresse, ma voix tremblante.

— J'ai eu si peur... Tu es la seule chose qui me reste dans ce monde.

À ce moment-là, Armon et les autres arrivèrent en courant, leurs visages marqués par l'angoisse. Armon se figea, incapable de bouger, tandis que Tania et les autres se précipitaient vers nous.

— Oh mon Dieu ! Anastasia ! lança Tania, sa voix tremblante, s'approchant avec une terreur palpable.

— Vite ! Appelez un médecin ! ordonna Armon, sa voix brisée résonnant dans l'air lourd d'angoisse.

Il s'agenouilla près de nous, prenant la main d'Anastasia, froide et humide, ses yeux débordant d'inquiétude.

— Dis-moi qu'elle n'est pas morte, grand frère... Rassure-moi, ce n'est pas ce que je crois, murmura-t-il d'une voix brisée.

Des larmes glissèrent sur son visage, et cela me frappa. Cela faisait si longtemps qu'il ne m'avait pas appelé ainsi. La douleur de nos pertes résonnait en nous ; tous deux marqués par la souffrance d'avoir perdu des sœurs. Je savais qu'Anastasia, dans cet état, lui rappelait Alia, son dernier souffle avant de partir.

— Elle est vivante, dis-je, ma voix fermement ancrée dans l'espoir.

Je remarquai alors la profondeur de son regard, et je me sentis mal d'avoir un jour pensé qu'il pouvait convoiter ma femme. Je la ramenai à l'intérieur, la posant délicatement sur le lit. Tania et Sonia se précipitèrent pour lui apporter des vêtements, tandis que nous, les autres, restions là, dans le couloir, impatients et inquiets.

Armon, les yeux embués, essuya ses larmes avant de me regarder avec une froideur qui me glaça le sang.

— Que s'est-il passé, Ezekiel ? Pourquoi Anastasia est-elle dans cet état ? Tu as essayé de la noyer, n'est-ce pas ? demanda-t-il, sa voix trahissant une rage mêlée d'angoisse.

Je le fusillai du regard, mes poings serrés, le ressentiment m'envahissant.

— Tu oses m'accuser d'être responsable de son état ?

Olivier se mit entre nous, levant les mains pour calmer la tension qui menaçait d'exploser.

— Les gars, ce n'est pas le moment... Il y a sûrement une autre raison pour laquelle Anastasia s'est retrouvée dans la piscine.

— Oui, justement... Elle fait souvent du somnambulisme, rétorquai-je, la frustration m'embrasant. J'ai toujours veillé à ce qu'elle ne se mette pas en danger, mais aujourd'hui, la situation m'a échappé.

Armon demeura silencieux, fronçant les sourcils. Il semblait trop fier pour s'excuser. Tania ouvrit la porte, nous faisant signe d'entrer, et le médecin entra, accompagné de Dick.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant