LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]

73 : Une soirée compliquée

Quelques heures plus tard, sous le ciel voilé du crépuscule naissant, la lumière déclinante teignait le paysage d'une teinte mélancolique. Les derniers hommes s'affairaient autour des bagages, plaçant soigneusement chaque valise dans le coffre de la voiture qui attendait. Le grincement du métal et le bruissement des pas étaient les seuls sons dans l'air, créant une ambiance solennelle.

Arès et Ezekiel s'approchèrent alors l'un de l'autre. Ils échangèrent un regard lourd de signification avant de se prendre dans les bras. Leur accolade, brève mais puissante, résonnait comme un écho de toutes les épreuves partagées. Ce geste n'avait pas besoin de mots : il était le reflet d'une fraternité inébranlable, forgée dans les ténèbres et renforcée par les combats silencieux. Leurs regards se croisèrent encore, exprimant une promesse silencieuse de se retrouver, peu importe la distance qui allait bientôt les séparer. Dans la simplicité de ce moment, une gravité infinie imprégnait l'air, comme si ces adieux portaient un poids que seul le silence pouvait comprendre.

Valentina s'approcha alors, discrète comme une ombre, mais avec cette élégance inégalée qui lui était propre. Son sourire, doux et empreint de tendresse, illumina son visage. Elle tenait dans ses mains un petit paquet soigneusement emballé et me le tendit, ses yeux brillants d'une bienveillance presque maternelle.

— Un petit cadeau pour toi, murmura-t-elle, sa voix apaisante résonnant dans le crépuscule comme une mélodie secrète.

Je pris le paquet entre mes mains, sentant une vague d'émotion monter en moi, et, sans pouvoir me contenir, la serrai à nouveau dans mes bras. Cette étreinte était différente, empreinte d'une affection sincère que les mots ne pouvaient exprimer. Mes larmes, retenues jusque-là, coulèrent enfin, silencieuses, révélant l'attachement profond que j'avais pour cette femme qui avait su percer ma carapace.

— Merci pour tout, Valentina... murmurais-je, la voix étranglée par l'émotion. Tu vas tellement me manquer.

Elle me serra plus fort, ses bras transmettant une chaleur qui semblait vouloir graver ce moment dans nos âmes, puis elle se recula, laissant ses doigts glisser sur mon épaule comme une caresse d'adieu.

— Toi aussi, murmura-t-elle avec une douceur infinie, avant de se détourner pour monter dans la voiture.

Je la regardai s'éloigner, un poids étrange pesant sur mon cœur. Alors que le véhicule disparaissait au bout de l'allée, une partie de moi se demandait si c'était la dernière fois que je la verrais. La brièveté de cette séparation ne la rendait pas moins poignante ; au contraire, elle laissait une empreinte profonde, un vide que je sentais déjà s'installer.

Ezekiel s'approcha alors et glissa un bras protecteur autour de ma taille, me tirant contre lui. Son sourire, bien que discret, trahissait une tentative de me réconforter.

— Curieux de savoir ce qu'il y a dans cette boîte, dit-il avec un petit sourire amusé, essayant de chasser la mélancolie qui assombrissait mes pensées.

Je baissai les yeux vers le paquet et le déballai lentement. À l'intérieur, un collier doré en forme de goutte scintillait doucement sous les dernières lueurs du jour. Mais ce qui me toucha vraiment fut la lettre soigneusement pliée à côté du bijou.

« Pour Anastasia,
Chaque jour passé avec toi était une belle journée dorée. Tu rayonnes, même au milieu des ténèbres. Ton courage et ta gentillesse sont des qualités que j'avais presque oubliées chez les humains. En espérant te revoir très bientôt, voici un cadeau qui reflète la lumière de ton âme. Je te souhaite une belle continuation et une longue vie. N'hésite pas à me contacter. »

Je souris, une chaleur douce envahissant mon cœur. Valentina avait laissé une empreinte, pas seulement dans ma vie, mais dans mon esprit, comme une étoile qui brillerait toujours même à distance. Peut-être que se faire des amis, même dans un monde aussi sombre, n'était pas une si mauvaise idée.