69 : Le calme après la tempête

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Mon souffle se coupa brusquement, et la terreur me glaça le sang. Je savais qu'il m'avait repérée, qu'il ne restait plus qu'une poignée de secondes avant qu'il ne fasse feu. Mon corps tout entier semblait figé sous le poids d'une peur viscérale, paralysante. La panique menaçait de me submerger, m'emplissant d'un sentiment d'impuissance écrasant, quand soudain, une ombre fusa à travers mon champ de vision.

Valentina surgit de la cuisine, aussi rapide et silencieuse qu'un fauve en chasse. Son mouvement était une combinaison de grâce et de puissance brute, son corps un instrument parfaitement affûté pour le combat. Avant même que l'homme n'ait eu le temps de réaliser ce qui se passait, elle s'était déjà jetée sur lui, son pied heurtant violemment son pistolet et l'envoyant valser à travers la pièce. Le bruit métallique de l'arme rebondissant contre le sol résonna comme un écho cinglant dans l'air, suivi d'un grognement rageur de l'assaillant.

La lumière jaillit soudainement, projetant un éclat éblouissant et révélant la scène dans toute sa brutalité. L'homme, désorienté, écarquilla les yeux en découvrant que ce n'était pas moi, mais Valentina, qui se tenait devant lui. La surprise se peignit sur son visage, ses traits déformés par un mélange d'incrédulité et de terreur. Ce court instant d'hésitation scella son destin.

Impassible, Valentina leva son pistolet, le canon pointé avec une précision clinique vers sa cible. Un sourire cruel, presque inhumain, s'étira sur ses lèvres, un sourire annonciateur d'une sentence inévitable.

— Bienvenue en enfer, murmura-t-elle d'une voix basse, froide comme la mort.

La détonation brisa le silence oppressant de la pièce, chaque coup de feu résonnant avec une violence inouïe. L'homme n'eut même pas le temps de réagir ; les balles frappèrent sa tête, et il tituba sous l'impact, ses yeux écarquillés reflétant un dernier éclat d'horreur avant de s'effondrer lourdement. Une mare de sang se répandit rapidement sous son corps, un liquide rouge sombre tachant le sol de sa présence funeste.

Je restai figée, mes jambes tremblantes, mon esprit essayant désespérément de comprendre ce que je venais de voir. Le silence tomba à nouveau, lourd et épais comme une chape de plomb. Seuls les tintements métalliques des douilles roulant sur le sol perturbaient cet instant morbide. Mes yeux, écarquillés par l'horreur, se fixèrent sur le corps inerte devant moi.

Valentina s'approcha du premier homme que j'avais assommé, se pencha sans une once d'hésitation, et tira plusieurs balles supplémentaires, s'assurant qu'il ne se relèverait jamais. Puis, elle se redressa lentement, rangeant son pistolet encore fumant dans son holster, aussi calme que si elle venait de prendre une décision banale. Son visage était impassible, sans émotion, comme si la mort et le chaos n'étaient pour elle qu'une routine.

— C'est fini, déclara-t-elle, sa voix calme et détachée, sans même un regard pour le cadavre gisant à ses pieds.

Je laissai échapper un soupir, mes épaules s'affaissant sous le poids du soulagement et de l'adrénaline qui retombait enfin. Mes mains tremblaient encore, mes nerfs à vif, mais le pire semblait être passé. Le silence qui régnait maintenant dans la pièce était assourdissant, presque étrange, comme un rappel de l'intensité qui venait de s'y dérouler.

Puis, des bruits de pas précipités et des éclats de voix nous parvinrent. Des gardes armés pénétrèrent dans la maison, leurs regards se posant tour à tour sur les corps étendus et sur Valentina, le visage marqué par une lueur d'étonnement et de respect. Quelques murmures rapides s'échangèrent entre eux, leurs yeux jetant des coups d'œil prudents vers Valentina, comme s'ils redoutaient cette figure implacable.

— On s'occupe du reste, madame, dit l'un des gardes, d'une voix hésitante, presque tremblante, en dépit de sa carrure imposante.

C'était trop. L'angoisse, la terreur, et l'adrénaline accumulées débordèrent en un flot de larmes que je ne pouvais plus retenir. Les sanglots jaillirent, brisant le silence et emportant avec eux toute la tension de cette nuit cauchemardesque. Mon corps, secoué de spasmes, libérait enfin l'émotion brute, l'effroi et le soulagement mêlés en un torrent incontrôlable.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant