Les jours qui suivirent, nous retournâmes enfin chez nous. Chaque pièce de la maison m'accueillait avec une tranquillité rassurante, comme si les murs murmuraient des promesses de paix. Mon corps, encore marqué par les souvenirs des bras d'Ezekiel, vibrait d'une fatigue délicieuse. Chaque nuit, il m'avait laissée épuisée, consumée par son désir, me plongeant dans un sommeil profond, sans rêve.
Ce matin-là, installée dans le salon, je pianotais distraitement sur mon téléphone, échangeant des messages avec Valentina, qui me racontait avec légèreté sa journée bien remplie. L'atmosphère était apaisante, jusqu'à ce qu'Ezekiel entre, suivi de ses acolytes. L'air sembla se charger d'une tension sourde, et le doux écho des messages de Valentina fut rapidement noyé par sa présence imposante.
Son sourire, toujours aussi cruel et séduisant, glissa sur ses lèvres avec une lenteur étudiée, un sourire qui, comme la pointe d'une lame, m'effleura la peau, me faisant frissonner malgré moi.
— Anastasia, nous avons une mission pour toi, lança-t-il d'un ton nonchalant, en allumant une cigarette, la fumée s'élevant en volutes sinueuses, comme un serpent venimeux, qui ondulait dans l'air.
Mon cœur s'accéléra, battant plus fort à chaque seconde. Le calme de la pièce était devenu oppressant, la cigarette d'Ezekiel brûlait lentement, chaque bouffée marquant le tempo de mon angoisse.
— De quoi s'agit-il ? demandai-je, ma voix trahissant une légère tremblement.
Il aspira profondément avant de souffler lentement, comme si chaque mot qu'il s'apprêtait à prononcer portait un poids incommensurable.
— Nous allons tuer Hugo Brown, dit-il enfin, d'une voix égale. Et toi... tu seras la clé de son élimination.
Ses paroles s'abattirent sur moi comme une vague glaciale, me coupant le souffle, chaque syllabe se fichant dans ma poitrine comme une pierre lourde. Je sentais mes poumons se contracter, et une panique sourde commença à monter en moi.
— Non... je ne peux pas, Ezekiel. Pas lui, balbutiai-je, ma gorge se serrant sous le poids de la peur.
— Ne t'inquiète pas, je serai là en cas d'urgence, dit-il avec une fausse douceur. Mais son ton n'était en rien rassurant.
Je savais, tout au fond de moi, que je n'avais pas vraiment le choix.
***
Le lendemain, nous prîmes un jet privé, direction Miami. Le luxe opulent du bombardier semblait presque insultant dans l'atmosphère pesante qui m'oppressait. Les sièges en cuir souple, les lumières tamisées, tout ce confort ne parvenait pas à dissiper la tempête qui grondait en moi. À mes côtés, Ezekiel, toujours calme et maître de lui-même, perçut mon malaise. Il se pencha vers moi, ses doigts effleurant délicatement ma mâchoire, guidant mon visage vers le sien. Ses lèvres, chaudes et douces, vinrent rencontrer les miennes dans un baiser qui tenta de dissoudre mes peurs.
— Tout ira bien, murmura-t-il contre mes lèvres. Je suis là.
Je me raccrochai à ses mots comme une naufragée à une planche de salut, cherchant un réconfort éphémère dans ses bras puissants. Mais une part de moi restait engluée dans cette angoisse froide, une peur que même ses baisers ne pouvaient effacer.
Les minutes semblaient s'étirer à l'infini. Tentant de me distraire, je me glissai sur ses genoux, l'embrassant à nouveau avec plus de ferveur, mes doigts défaisant les boutons de sa chemise. Ezekiel, toujours attentif, remonta doucement ma jupe, ses baisers traçant une ligne brûlante le long de mon cou. Puis, il s'arrêta, son regard se faisant plus dur.
— Tu es sûre que cela suffira à te détendre ? murmura-t-il d'un ton presque moqueur.
— Peut-être, répondis-je avec un sourire taquin, cherchant à cacher mon désarroi.
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LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]
Misterio / SuspensoQue faire quand les apparences trompent et que le destin vous trahit ? Dans le monde luxueux mais impitoyable d'Anastasia Miller, bien qu'elle soit née dans une richesse apparente, elle n'a jamais connu l'amour de ses parents, toujours absents. Mais...