LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]

32 : Rivale amoureuse - partie 2

Je me relevai lentement, chaque mouvement contrôlé, le feu de la rage grondant dans mes veines. Une chaleur brûlante montait en moi, mais je me forçai à rester calme. J'inspirai profondément, sentant mes côtes se soulever sous l'effort. Le silence dans le couloir était presque assourdissant, lourd de tension, tandis que je lissai mes vêtements et réarrangeai mes cheveux, chacun de mes gestes calculé, précis, comme si la douleur dans mon pied n'était qu'un détail insignifiant, un simple grain de sable face à l'ouragan de fureur qui me consumait.

Je m'approchai d'Ava, lentement, mes pas résonnant comme des coups de marteau dans le couloir. Mes yeux, sombres et brûlants, ne quittaient pas les siens, chaque pas renforçant ma détermination. Elle se raidit, mais elle n'eut pas le temps de réagir.

D'un geste vif, je levai la main et la giflai avec toute la force que je pouvais rassembler. Le claquement retentit dans l'air, résonnant comme une déflagration, ébranlant tout autour de nous. Ma bague en diamant entailla légèrement sa joue, laissant une fine traînée de sang sur sa peau pâle, comme une marque indélébile de ce qu'elle venait de provoquer.

— Comment oses-tu ?

Ma voix était basse, grondante, presque animale. Mais je ne lui laissai pas le temps de répondre. Une nouvelle gifle, plus brutale encore, s'abattit sur elle. Elle s'écroula au sol, le souffle coupé, tenant ses joues devenues rouges sous l'impact. Le mince filet de sang qui coulait de sa blessure contrastait cruellement avec son teint livide. La surprise se lisait dans ses yeux, mais je voyais aussi la peur.

Je me penchai légèrement vers elle, la dominant de toute ma hauteur.

— Ne me chauffe pas, pétasse, murmurai-je d'une voix vibrante de colère, presque gutturale. Tu penses que nous jouons dans la même cour ? Tu te trompes lourdement. Je suis Anastasia Miller Prescott, la femme d'Ezekiel Prescott, et toi, tu n'es qu'une poussière sous mes pieds.

Elle resta immobile un instant, pétrifiée, ses yeux grands ouverts, la surprise mêlée à la douleur. Le mince filet de sang sur sa joue semblait la ramener à la réalité, mais elle n'avait plus la même assurance qu'auparavant. La rage en moi grondait toujours, mes muscles étaient tendus, chaque fibre de mon être prête à frapper de nouveau si elle osait répondre.

Ava se redressa tant bien que mal, trébuchant légèrement en reculant d'un pas. Son visage, tordu par la colère et l'humiliation, était déformé par une haine brûlante. L'air entre nous s'alourdit soudain, chargé d'une tension presque insupportable, comme si le monde autour de nous s'était figé dans une attente angoissante.

C'est alors qu'un bruit de pas régulier, pesant, résonna dans le couloir, brisant l'immobilité. La voix d'Ezekiel s'éleva, grave et rauque, transperçant l'air comme une lame.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Je pivotai lentement vers lui, mon regard brûlant de colère se croisant avec le sien. Il avançait calmement, chaque pas mesuré, comme s'il contrôlait non seulement la scène, mais aussi le temps lui-même. Son visage était impassible, mais ses yeux brillaient d'une lueur que je ne parvenais pas à déchiffrer. Était-ce de l'amusement ? Ou une menace voilée ?

Ava, saisissant l'occasion de l'arrivée de son « sauveur », se précipita vers lui. Elle se jeta contre son torse, ses bras enroulés autour de lui comme une enfant cherchant désespérément protection.

— Mon amour, balbutia-t-elle d'une voix tremblante, feignant l'innocence. Cette femme m'a agressée...

Son regard se tourna vers moi, rempli de fausse vulnérabilité, ses yeux brillants de larmes qu'elle espérait convaincantes. Mais je restai immobile, mon regard toujours bouillonnant de rage. Comment osait-elle ? Elle, qui avait tout provoqué ?