37 : Epouse vs « Amante ? »

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La pièce étincelait sous la lumière tamisée des lustres, chaque cristal projetant des reflets d'un luxe glacé. La foule, parée de soie et d'éclats dorés, se mouvait comme une mer polie, mais agitée d'une tension invisible. Nous nous frayâmes un chemin avec une aisance feinte, Ezekiel en maître des lieux, dominant chaque regard, chaque murmure. Son assurance avait la froideur d'un acier affûté, son sourire figé en une promesse de contrôle. Je m'appliquais à mon rôle, chaque sourire soigneusement calculé, répondant aux salutations avec un charme presque insouciant. Pourtant, sous cette façade, je sentais l'ombre de sa vigilance, son regard perçant, prêt à réagir si je déviais d'un pas.

Alors que nous nous éparpillions, Ezekiel disparu dans la foule, je me retrouvai soudain face à un inconnu au sourire affûté. Il s'approcha, trop près, ses yeux accrochant les miens avec une insistance presque vorace.

— Bonsoir, dit-il en prenant ma main dans les siennes, son geste empreint d'une familiarité déplacée. Yanick Gomez, se présenta-t-il avec une fausse amabilité, ses lèvres étirées en un sourire que je trouvai aussitôt menaçant. Enchanté de faire votre connaissance.

— Anastasia...ravi de vous rencontrer, répondis-je, tentant de dégager ma main sans en avoir l'air.

Mais il resserra son étreinte, sa prise devenant plus ferme, presque possessive. Ses yeux glissèrent sur moi, me déshabillant du regard, et un frisson glacé monta le long de mon échine.

— Vous êtes... absolument fascinante, souffla-t-il, ses mots pesant sur moi comme un fardeau, son regard traînant sans vergogne sur chaque détail, chaque courbe.

Mon sourire se figea, et je me sentis comme prise au piège. Une étincelle de panique s'alluma en moi, tandis que je gardais mon masque de politesse.

— Merci, murmurai-je, cherchant discrètement à retirer ma main. Mais il resserra encore sa prise.

D'un mouvement fluide, il se pencha, si proche que son souffle brûlant effleura mon oreille, et il murmura d'une voix basse, insidieuse.

— On dit que certaines conversations méritent un peu plus d'intimité... Venez, juste un moment.

Avant que je ne puisse protester, sa main lâcha la mienne pour se refermer sur mon bras, ses doigts s'enfonçant dans ma peau. La panique monta en moi, comme une vague qui cherche un rivage pour s'écraser. Je regardai autour, cherchant Ezekiel.

Et il apparut, comme tiré des ombres. L'atmosphère se tendit aussitôt, l'air devint glacé, figé sous l'aura de menace palpable qui émanait de lui. Dans sa main, un pistolet noir étincelait, le canon dirigé vers la tempe de Yanick. Le visage d'Ezekiel était une statue de rage contenue, et son regard, impitoyable.

— Relâche-la. Maintenant, ordonna-t-il, chaque mot tranchant l'air comme un couteau.

Le temps sembla s'arrêter. Yanick devint livide, sa confiance s'effondrant comme un château de cartes. Ses mains se levèrent, tremblantes, et il recula, tentant de s'éloigner, mais Ezekiel ne bougea pas d'un centimètre.

— Je... je ne voulais rien dire de mal..., balbutia Yanick, la voix étranglée par la peur, ses yeux fuyants cherchant une issue.

Mais Ezekiel n'écoutait pas. D'un geste brutal, il agrippa le col de Yanick et le souleva d'un coup, sa force implacable. Puis, d'un mouvement sec, il abattit son poing sur le visage de l'homme, le choc résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre. Yanick s'effondra, le visage tordu de douleur, un filet de sang coulant de sa lèvre éclatée.

Ezekiel se pencha, ses yeux brûlants de rage, chaque mot déversé comme un feu.

— Tu oses toucher ce qui m'appartient ? rugit-il, sa voix grondant comme un orage. Tu pensais pouvoir t'en tirer impunément en manquant de respect à ma femme ?

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant