65 : La rencontre avec les Garcia

806 26 1
                                    

La réunion concernant Hugo s'était achevée, laissant derrière elle un silence dense, presque palpable. Chaque mot échangé semblait encore flotter dans l'air, imprégnant la pièce d'une tension suffocante. La nouvelle était tombée comme un coup de tonnerre : Hugo avait disparu, effaçant ses traces avec une précision calculée, ne laissant derrière lui qu'un désert d'incertitudes et de questions sans réponses. Ezekiel, toujours imperturbable, avait ordonné à Armon, Olivier, et Dick de lancer une traque minutieuse, avec une attention particulière pour la Floride, où des rumeurs parlaient d'une base secrète qu'Hugo aurait installée.

Après leur départ, le silence s'étira, amplifiant les battements frénétiques de mon cœur. Toujours assise sur les genoux d'Ezekiel, j'étais incapable de dissimuler la tempête d'inquiétude qui grondait en moi. Sa présence, imperturbable et puissante, ne suffisait plus à apaiser mes peurs. Hugo. Ce fou. Les souvenirs de cette nuit où tout avait basculé refaisaient surface — cette soirée masquée où j'avais joué le rôle d'une femme fatale, croyant être à l'abri derrière un masque. Mais Hugo m'avait reconnue, et depuis cet instant, sa folie s'était exacerbée. Il n'aimait que les femmes mortes, sa réputation de prédateur morbide était bien connue, et à ses yeux, j'étais devenue une cible idéale, un fantasme dangereux qu'il n'abandonnerait pas.

Ezekiel brisa le silence, tendant une lettre dans un geste lent, son regard insondable accrochant le mien avec une intensité qui fit frémir quelque chose en moi.

— Il y a une soirée ce soir, parmi les « riches », déclara-t-il d'une voix grave qui résonnait dans le silence de la pièce.

Mon cœur se serra. L'idée de devoir faire acte de présence dans un événement mondain alors qu'Hugo était encore dans la nature m'emplissait de dégoût et de crainte. Chaque sortie publique me semblait une invitation au danger, une provocation insensée.

Ezekiel, semblant capter mon malaise, posa une main rassurante sur la mienne.

— Je comprends que tu n'aies pas envie d'y aller, murmura-t-il, ses mots tranchant mon silence.

Je restai figée, incapable de répondre, mon esprit embrouillé par l'appréhension. Mais il continua, son ton se faisant étrangement rassurant, bien qu'un sous-entendu se glissait derrière sa voix.

— Tu resteras à la maison, mais tu ne seras pas seule.

Je fronçai les sourcils, intriguée. Qui pourrait bien assurer ma sécurité ici ? Sonia et Tania étaient déjà parties en mission, et aucun homme de main n'était autorisé à déambuler dans la villa.

— Ce ne sera pas Eli, ajouta-t-il calmement, anticipant ma question. Un vieil ami et sa femme viendront. Arès Garcia sera mon nouveau collaborateur pour les deux prochaines semaines. Il est invité à la soirée de ce soir, mais sa femme, Valentina, restera avec toi.

Un frisson glacé parcourut mon échine. Arès Garcia. Ce nom résonnait comme un avertissement dans mon esprit, une ombre sinistre qui planait au-dessus de nous. Mes doigts se crispèrent légèrement sur mes cuisses alors que des bribes d'informations refaisaient surface. Il était une figure redoutée, une légende urbaine dans les cercles les plus sombres, un homme dont la simple évocation suffisait à terrifier. Sa réputation n'était pas volée : son ascension avait été fulgurante, et le sadisme dont il faisait preuve lors de ses missions était presque devenu mythique. Quant à Valentina, sa femme... elle n'était pas moins redoutable. Une beauté envoûtante aux allures de prédatrice, réputée pour son élégance trompeuse, qui cachait des instincts sanguinaires.

— Arès Garcia... murmurai-je, à peine consciente d'avoir prononcé son nom à voix haute. Mon regard chercha celui d'Ezekiel, tentant d'y lire une explication, un réconfort.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant