Un soir...
La maison était plongée dans un silence sinistre, comme une bête tapie dans l'ombre, prête à surgir. L'obscurité s'étendait, avalant chaque recoin, étouffant le monde extérieur sous un voile oppressant. Mais à l'intérieur de moi, c'était pire encore. Mon esprit était une tempête furieuse, un chaos rampant qui me consumait de l'intérieur. Allongée dans mon lit, je me tournais et retournais, traquée par des souvenirs que je tentais désespérément de fuir. Ils revenaient toujours, inévitables, acérés, me piégeant dans leur emprise cruelle.
Les images déferlaient, implacables. Mon souffle devint court, rapide, se muant en une série de halètements irréguliers. Je reconnaissais ce cauchemar, ce piège sadique qui m'attendait à chaque fermeture de paupières, un cercle vicieux qui ne me laissait aucun répit.
BOUM !
Le son des coups de feu explosa dans mon esprit, vibrant dans chaque fibre de mon être. Les images m'assaillirent, aussi claires que si j'y étais, cruellement nettes. Le salon saccagé, les meubles brisés, des éclats de verre éparpillés sur le sol comme des éclats d'une fête morbide. Puis, les cris... Mes parents. Leurs voix, emplies de douleur et de terreur, résonnaient, déchiraient l'air. L'horreur me prenait à la gorge, m'enserrait sans pitié.
— Non ! hurlai-je dans mon rêve, mais aucun son ne brisait ce cauchemar infernal.
Les cris continuaient, inhumains, glaçants. Ma mère était là, à genoux, le sang tachant ses vêtements, ses yeux désespérés cherchant les miens.
— Aide-nous ! implora-t-elle, sa voix brisée, étouffée par la douleur, son corps secoué de spasmes.
Mais je restais figée, impuissante, incapable de bouger. Je les regardais mourir, encore et encore, chaque détonation marquant leur fin. Et puis, tout changea. Un froid métallique se pressa contre ma tempe.
Une voix s'éleva, glacée, sinistre, à peine un murmure.
— Ton tour.
BOUM !
La douleur explosa dans ma tête, déchirante, comme un coup de tonnerre. Puis, le noir total.
Je me réveillai en hurlant, ma voix se répercutant dans la chambre vide comme un écho déchiré. Mon corps tout entier tremblait, secoué de spasmes incontrôlables, trempé de sueur glacée. Mon cœur battait avec une telle violence que j'avais l'impression qu'il allait éclater. J'essayai de reprendre mon souffle, mais l'air refusait de passer. Je suffoquais, emprisonnée par la panique.
— Respire... Respire... m'ordonnai-je à voix basse, la gorge nouée, mais mes poumons restaient réticents, figés dans une terreur insurmontable. Mes mains tremblaient, mes doigts crispés sur les draps, comme si je m'accrochais désespérément à la réalité pour ne pas sombrer dans la folie.
La panique montait, implacable, me broyant sous son poids. Mon esprit n'était plus qu'un champ de ruines, ravagé par l'angoisse.
— Je vais mourir... murmurai-je, mon regard fixé sur le plafond sombre, comme si la mort elle-même m'attendait dans ces ténèbres.
Des larmes silencieuses glissaient sur mes joues, m'enveloppant dans une mer d'angoisse sans fin. J'étais prisonnière. Puis, brusquement, une porte s'ouvrit avec fracas, et une silhouette familière se dessina dans l'obscurité. Ezekiel.
— Anastasia ! appela-t-il en se précipitant vers moi, sa voix empreinte d'une urgence inhabituelle, presque paniquée.
J'étais incapable de répondre. Les mots restaient coincés dans ma gorge, étouffés par cette terreur viscérale. Mon corps m'échappait complètement, mes mains agrippant convulsivement les draps comme un ultime rempart contre l'abîme.
VOUS LISEZ
LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]
Tajemnica / ThrillerQue faire quand les apparences trompent et que le destin vous trahit ? Dans le monde luxueux mais impitoyable d'Anastasia Miller, bien qu'elle soit née dans une richesse apparente, elle n'a jamais connu l'amour de ses parents, toujours absents. Mais...