21 : Mascarade...Séduction...Provocation - partie 1

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Le soir enveloppait la maison d'une obscurité feutrée, une atmosphère lourde de non-dits et d'attentes. Le calme trompeur avant la tempête. Dans ma chambre, chaque geste était exécuté avec une précision rituelle, une préparation presque militaire. La robe rouge rubis que j'avais choisie glissait sur ma peau comme un frisson, son tissu soyeux et ses manches en tulle laissant entrevoir une féminité à la fois fragile et dangereuse. Le dos nu que je dévoilais était une arme, une invitation subtile qui cachait une froideur calculée.

Devant le miroir, j'observai mon reflet, mes boucles retombant en cascade sur mes épaules. Chaque mèche avait été travaillée, contrôlée, encadrant un visage maquillé avec une attention presque obsessionnelle. Mes yeux, habituellement si neutres, brillaient d'une intensité nouvelle. Ils étaient le miroir de mon esprit : un tourbillon de nervosité, de défi, et d'une détermination impitoyable. Mes lèvres, peintes d'un rouge sombre, trahissaient pourtant une certaine tension, comme si chaque mot qui en sortirait ce soir serait une arme affûtée.

La porte s'ouvrit sans bruit, et Ezekiel entra. Son entrée, si silencieuse, avait pourtant l'impact d'un coup de poing. Drapé dans un costume noir qui semblait fait sur mesure pour son allure imposante, il incarnait cette force froide et inébranlable. La cravate, assortie à ma robe, semblait presque ironique, un détail soigné pour deux êtres qui ne faisaient que jouer la comédie. Ses cheveux, parfaitement coiffés, ajoutaient à cette image de perfection contrôlée, mais c'était son regard, gris, impénétrable, qui capturait toute l'attention. Et pourtant, dans ce masque d'indifférence, il y eut ce bref éclat. Une lueur d'admiration qui passa si vite que j'aurais pu douter de l'avoir vue.

— Alors, tu ne dis rien ? lançai-je avec une pointe d'ironie, mon sourire reflétant ce jeu dangereux que nous jouions, une provocation habilement voilée.

Il me scruta sans ciller, ses traits impassibles. Seul un très léger mouvement des lèvres trahissait quelque chose, un demi-sourire à peine perceptible, une réaction qu'il n'aurait probablement jamais voulu laisser échapper.

— Tu es horrible dans cette robe, lâcha-t-il, la voix teintée d'une ironie glaciale.

Je sentis la colère bouillonner en moi, mais je la domptai. C'était son jeu. Et je le connaissais trop bien.

— Je te remercie de penser tout le contraire, répondis-je, mon sourire s'élargissant, plus espiègle, plus acerbe.

Il tira une cigarette de sa poche, l'allumant avec une lenteur presque calculée. Chaque geste semblait soigneusement orchestré pour m'agacer, pour tester mes limites. La fumée s'échappa de ses lèvres, flottant entre nous comme une barrière invisible, une promesse d'hostilité qui ne demandait qu'à exploser. Ses yeux se détournèrent de moi pour fixer les baies vitrées derrière lesquelles les voitures arrivaient les unes après les autres, leurs phares illuminant brièvement l'allée.

Le tic-tac de l'horloge dans la pièce résonnait comme un compte à rebours, chaque seconde amplifiant la tension. Je le sentais, lui aussi. Cet agacement qui grandissait en Ezekiel, ce besoin de contrôler la situation, de me contrôler.

— Tu es prête ? demanda-t-il finalement, sa voix lourde d'une irritation à peine contenue.

Je levai les yeux au ciel, exaspérée par ce ton autoritaire qu'il employait toujours avec moi.

— Oui, oui. Inutile de jouer les chiens de garde, Ezekiel.

Mon indifférence sembla attiser sa fureur. Ses traits se durcirent, et ses yeux prirent cette teinte plus froide, presque métallique. Lorsqu'il parla de nouveau, sa voix était un murmure, glacial et menaçant, chaque mot une lame prête à me transpercer.

— Après ce dîner, tu vas goûter au sol, espèce de larve.

Je me redressai, le défi brillant dans mes yeux. C'était toujours ainsi entre nous : une danse macabre où chaque menace, chaque insulte devenait une arme.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant