23 : Encore une journée...avec Anastasia - partie 1

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Je glissai mes doigts sous son menton, le saisissant avec une douceur inattendue. Mon regard plongea dans le sien, cherchant à la faire céder, à démasquer cette façade qu'elle s'efforçait de maintenir. Je murmurais, ma voix douce et dangereusement persuasive :

— Allez, princesse... Essayes de me dire le contraire ?

Elle cligna des yeux, sa respiration se faisant plus difficile. Ses lèvres tremblèrent légèrement, comme si elle essayait désespérément de formuler une réponse. Son corps, lui, ne mentait pas. Il trahissait la bataille intérieure qu'elle menait.

— Tu te trompes, finit-elle par lâcher, sa voix brusque et tranchante, mais manquant de conviction. Et j'espère ne plus jamais avoir à supporter cette... mascarade. Je préférerais mourir mille fois plutôt que de céder à cette folie.

Un rire bref, presque narquois, s'échappa de ma gorge, masquant le mécontentement qui grondait en moi. Je passai une main dans mes cheveux, essayant de dominer le chaos qui régnait sous la surface. Son air déterminé, sur ce visage si délicat, ne faisait qu'accélérer les battements de mon cœur. Elle jouait les fortes, mais c'était précisément ce qui me rendait fou.

Elle est... adorablement imprévisible.

Alors que je m'apprêtais à répliquer, des bruits de pas résonnèrent sur le gravier, rompant l'intimité électrique qui s'était tissée entre nous. D'un geste rapide, je jetai ma cigarette et l'attirai brusquement contre moi, mes bras enserrant son corps dans une étreinte faussement protectrice. Son corps se raidit immédiatement, tentant de résister à mon emprise, mais elle savait qu'il fallait jouer le jeu. Pour l'instant, nous n'avions pas le choix.

— Tu fais échouer le plan, je t'étrangle, murmurai-je à son oreille, ma voix sifflante et glaciale, une promesse menaçante.

Elle n'eut pas le temps de répondre que la silhouette de Jennifer apparut, éclairée par la lumière pâle des lanternes du jardin. Son sourire amusé flottait sur ses lèvres, une spectatrice involontaire de cette scène soigneusement orchestrée.

— Je vois que j'arrive au mauvais moment, lança-t-elle, la voix empreinte de sarcasme et d'amusement.

Anastasia se dégagea vivement, réajustant nerveusement sa robe et ses cheveux, tâchant de retrouver une contenance. Sa gêne était palpable, mais elle tentait de la dissimuler derrière un masque d'indifférence. Jennifer, insensible à la tension entre nous, nous invita à rentrer pour une photo de famille, ignorant la tourmente qui s'agitait sous la surface. Les masques se remirent en place, une fois de plus.

Je pris la main d'Anastasia, cette petite main frêle, mais dont la chaleur trahissait une intensité intérieure que je ne pouvais ignorer. Nous retournâmes ensemble dans la lumière, acteurs dans cette comédie morbide, où tout n'était qu'apparence et mensonge. À chaque pas, je sentais sa proximité, et avec elle, la frustration grandissante de ne pas pouvoir laisser éclater cette tension entre nous.

Je murmurai pour moi-même, d'un air exaspéré :

— Et putain de merde, je vais devenir fou.

Anastasia, impassible, répondit sur un ton détaché, mais je savais qu'elle ressentait la même chose.

— Et moi donc. Tu me rends folle, Ezekiel.

Alors que nous avancions vers la scène qu'on nous imposait, je me sentais piégé par cette femme. Elle avait capturé mon attention bien plus que je ne l'aurais imaginé. Sa beauté, sa force, et cette résistance farouche à se laisser manipuler... C'était insupportable et en même temps terriblement fascinant.

Moi, Ezekiel Prescott, je me faisais prendre à mon propre jeu. Cette comédie, cette mascarade, n'était plus qu'une couverture pour une vérité que je n'oserais jamais lui avouer : elle m'avait envoûté.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant