Lorsque la porte se referma sur Ezekiel, le silence s'abattit, lourd, presque palpable. La pièce entière semblait contenir son souffle, à l'image de mon corps qui s'était figé. Mes jambes tremblaient si violemment que je dus me retenir au bord du lit pour ne pas m'effondrer. Le calme apparent n'était qu'un leurre, une trêve fugace dans le chaos.
Mais je refusais de me laisser engloutir par la terreur. Je ne le laisserais pas gagner. Pas cette fois.
Je me redressai avec détermination, mais chaque mouvement semblait alourdi par la peur. Mes mains glissèrent sur les vêtements que je pris avec une lenteur méthodique, chaque geste précis, comme si la moindre précipitation pouvait attirer un danger invisible. Je traînai le tissu contre ma peau, sentant mes doigts trembler malgré moi. Le moindre froissement me faisait sursauter, mes yeux ne cessant de scruter la pièce, traquant la moindre ombre, le moindre signe que quelque chose d'autre pourrait surgir. Pourtant, il n'y avait rien. Juste une chambre baignée dans une lumière douce, immobile. Mais l'illusion d'un calme me narguait, me rappelant que ce n'était qu'un masque dissimulant le chaos.
Je m'allongeai finalement sur le lit, tendue comme une corde sur le point de rompre. Mes paupières se fermèrent lentement, trop lentement, comme si le simple fait de fermer les yeux était un pari dangereux. Mon cœur battait dans mes tempes, chaque pulsation plus forte que la précédente, un écho incontrôlable résonnant dans tout mon être. Mes poumons se serraient, l'air semblait se raréfier. J'essayai de respirer profondément, de me calmer, mais l'angoisse me tenait fermement, implacable.
Soudain, un coup de tonnerre retentit. Non, pas un tonnerre... des coups de feu. Ils résonnèrent, déchirant le silence comme des griffes tranchantes, faisant vibrer les murs. Chaque détonation envoyait des ondes à travers la maison, secouant les fondations, envoyant des éclats de terreur dans l'air. Puis un cri perça l'atmosphère, un hurlement d'une telle intensité qu'il semblait déchirer l'espace même. Ce cri, brut, désespéré, me figea sur place, le sang glacé dans mes veines.
Je suffoquais. L'oppression sur ma poitrine s'intensifia, une douleur lancinante qui m'empêchait de respirer pleinement. Mon esprit se noyait dans la panique, cherchant une échappatoire dans ce tourbillon de terreur. Puis, la voix d'Ezekiel jaillit à travers le vacarme, cruelle et furieuse.
— Vous n'êtes qu'une bande d'incapables !
Chaque syllabe vibrait d'une rage animale, pure, et un frisson glacé me parcourut. Son cri résonna dans les couloirs, claquant contre les murs, chargé d'une violence latente qui ne demandait qu'à exploser. Chaque mot semblait déchirer l'air, alimentant la tempête de peur qui grandissait en moi. L'atmosphère s'alourdissait à mesure que ses pas s'approchaient, martelant les marches avec une force qui faisait vibrer la maison.
Mon instinct me poussa à bouger, à agir avant qu'il ne soit trop tard. Je me levai en silence, mes pieds touchant le sol avec la prudence d'une proie aux aguets. Mon corps entier était tendu, chaque fibre, chaque nerf à l'affût. J'ouvris la porte avec une lenteur mesurée, priant pour ne pas faire de bruit. Le couloir était plongé dans une pénombre inquiétante, les débris de vases brisés gisant sur le sol comme des preuves muettes du passage destructeur d'Ezekiel. Je me faufilai parmi les ombres, tentant de me fondre dans l'obscurité.
Mais une chaleur soudaine me paralysa. Un souffle chaud, presque brûlant, effleura ma nuque, soulevant les cheveux dans un murmure funeste.
— Où vas-tu, princesse ? La voix d'Ezekiel était tout près, trop près, un murmure venimeux qui s'infiltra dans mes os.
Je me retournai d'un coup, mon cœur battant si fort qu'il semblait vouloir s'échapper de ma poitrine. Ses yeux gris, glacés, étaient fixés sur moi, ses lèvres étirées en un sourire sinistre. Il se délectait de la peur qu'il voyait dans mes yeux, et je sentis ma gorge se nouer.
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LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]
Misterio / SuspensoQue faire quand les apparences trompent et que le destin vous trahit ? Dans le monde luxueux mais impitoyable d'Anastasia Miller, bien qu'elle soit née dans une richesse apparente, elle n'a jamais connu l'amour de ses parents, toujours absents. Mais...