LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]

52 : Moments - partie 2

Il entra sans un mot, mais le sourire qui s'étira sur ses lèvres était celui d'un prédateur sûr de sa proie, un éclat d'ombre illuminant ses traits comme une lueur étrange dans la pénombre. Ses pas feutrés glissèrent sur le carrelage, presque inaudibles, mais l'air s'épaissit, chargé d'une tension qui me happait, me liant à chaque mouvement qu'il faisait en direction de la baignoire.

— Princesse... Tu ne m'invites pas ? lança-t-il d'une voix suave, chaque syllabe teintée d'une ironie mordante qui me traversa comme une vague glacée.

Je relevai à peine les yeux, essayant de dissimuler la chaleur qui montait en moi sous un masque de calme, comme une flamme contenue derrière une vitre.

— Pourquoi faire ? répliquai-je, le ton détaché, faussement indifférent.

Il s'assit sur le rebord de la baignoire, et dans un geste calculé, se pencha lentement vers moi, capturant mes lèvres dans un baiser, d'abord délicat, presque caressant, comme une promesse d'une douceur éphémère. Mais je savais que ce n'était qu'une façade, le calme avant la tempête. Ses doigts glissèrent alors sur ma peau, descendant le long de mes jambes, avec une lenteur insidieuse, comme le serpent qui s'immisce dans l'ombre avant de s'enrouler autour de sa proie. Un frisson me parcourut malgré moi, une onde de désir et d'appréhension se mêlant, troublant mon esprit.

Sa main s'aventura plus loin, s'insinuant jusqu'à mes recoins les plus secrets, explorant, taquinant, attisant des sensations enfouies. C'était un plaisir piqué de confusion, un vertige qui me faisait perdre pied sous ses doigts, tandis que je sentais un feu intérieur monter en moi, irrésistible et inquiétant.

Je laissai échapper un gémissement étouffé, détachant mes lèvres des siennes pour retrouver un souffle trop court. Mais Ezekiel ne s'arrêta pas, poursuivant son jeu cruel avec une précision presque mathématique, accélérant le rythme de ses caresses jusqu'à m'arracher un second gémissement que je ne pouvais plus contenir. Nos baisers devenaient désordonnés, ses mouvements implacables, et l'intensité de ce plaisir inattendu me faisait perdre peu à peu tout contrôle.

— Ezekiel... C'est pas vraiment le moment... murmurai-je, ma voix tremblante, une lutte secrète déchirant mon esprit entre le besoin de m'affirmer et celui de me laisser totalement emporter.

Il sourit contre mes lèvres, savourant ma défaite, ses yeux brillants d'une satisfaction qui me déstabilisait.

— Relaxe... souffla-t-il, un ordre murmuré comme une caresse.

Ses doigts accélérèrent, et je sentis cette vague d'excitation monter en moi, inarrêtable, me submergeant de ses vagues successives. Mon corps me trahissait, se cambrait malgré moi sous son contrôle, comme une marionnette dont il tenait les fils, réduite à un désir qu'il manipulait à sa guise.

— Ezekiel... viens dans la baignoire avec moi, lançai-je d'une voix à peine audible, un sourire espiègle aux lèvres, espérant renverser les rôles.

Sans attendre sa réponse, je saisis son haut d'un geste brusque et le tirai dans l'eau. Un éclat de surprise traversa son regard, et le bruit de l'eau éclaboussant rompit le silence de la pièce. Immobile un instant, il m'observa, son expression surprise se muant en quelque chose de plus sombre, un éclat de défi s'enflammant dans ses yeux.

— Anastasia... Est-ce ta façon de me dire que je devrais m'arrêter ? demanda-t-il, le sourire diabolique refaisant surface.

— Tu parles trop, mon cœur, répliquai-je d'une voix douce, faussement innocente, teintée d'une pointe de malice.

Il ne me laissa pas le temps de savourer cette victoire éphémère. D'un geste rapide, il agrippa ma jambe et me fit glisser sous l'eau, exposant mon corps nu à la fraîcheur soudaine. L'eau s'écoulait lentement, laissant la baignoire se vider, et je me retrouvai nue et vulnérable devant lui, chaque seconde rallongeant cette étrange torture, comme si l'air même portait son regard.