71: Mystère sur Valentina - partie 2

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— Cela fait des mois que je n'ai pas pris le temps de faire ce genre de choses, avoua Valentina d'une voix un peu trop légère, essayant de masquer ce qui se cachait derrière ses mots. Ça fait du bien de se détendre.

Je la fixai, sentant une vague d'inquiétude se répandre en moi. Ce message... il ne pouvait pas venir d'Arès. L'air nerveux de Valentina, ses gestes précipités, son rire sans chaleur – tout cela éveillait mes soupçons, comme une alarme silencieuse. Mais si elle ne voulait pas en parler, je devais jouer le jeu, faire comme si de rien n'était, bien que l'envie de poser des questions me brûlât les lèvres.

— Est-ce qu'Arès t'empêche de prendre du temps pour toi ? demandai-je avec précaution, guettant la moindre de ses réactions pour sonder la situation sans la brusquer.

Elle secoua la tête avec un rire léger, mais ce dernier sonnait faux, creux.

— Non, ce n'est pas lui, répondit-elle rapidement, presque trop vite. C'est juste que... je suis encore étudiante, et mes amies sont toutes tellement occupées. J'ai perdu l'habitude de sortir, je suppose.

Son excuse résonna dans l'air, fragile et bancale. Pourtant, je me retins d'insister, affichant un sourire feint pour dissimuler l'inquiétude qui me rongeait de l'intérieur. Mon esprit dérivait déjà vers ma propre solitude, un écho lointain et douloureux de ce qu'elle semblait traverser.

— Au moins, tu as des amies, murmurai-je plus pour moi que pour elle. Moi, j'ai passé tellement de temps à essayer de prouver à mes parents que j'en valais la peine... que je me suis refermée sur moi-même.

Le silence s'installa, dense, un silence où chaque non-dit devenait plus fort que les mots. Valentina posa alors sa main sur la mienne, ses doigts chauds et rassurants apportant une douceur inattendue, presque maternelle. Ce geste, simple et tendre, réchauffa quelque chose de froid en moi.

— Tu as prouvé ta valeur à bien plus de personnes que tu ne le penses, dit-elle, un sourire doux flottant sur ses lèvres. Mais ses yeux restaient voilés, comme si quelque chose la hantait, un poids qu'elle ne voulait pas partager.

Le fardeau de ses propres mots semblait la submerger autant que moi. Avant que je n'aie pu répondre, une présence familière attira mon attention à l'entrée du café. Ezekiel et Arès venaient d'arriver, leur allure imposante attirant les regards curieux des autres clients. Leur simple entrée imposait une aura de puissance, leur prestance imposant le silence autour d'eux. Ezekiel s'approcha de moi, son regard intense capturant le mien. Il se pencha, m'embrassant avec tendresse, mais d'une possessivité presque farouche.

— Il est temps de rentrer, dit-il en souriant.

Je hochai la tête, mais une hésitation s'empara de moi, mon regard se tournant instinctivement vers Valentina. Elle se levait déjà, ses mouvements abrupts et nerveux, comme si elle ne pouvait plus supporter de rester là une seconde de plus. La tension dans son corps était palpable, et lorsqu'elle quitta le café, c'était avec une urgence silencieuse que je ne comprenais pas.

Arès la regarda s'éloigner, un soupir lourd franchissant ses lèvres. Il se tourna vers nous, l'air épuisé, comme s'il portait un poids invisible.

— Rentrez sans nous, dit-il d'une voix basse, empreinte de lassitude.

Je lançai un regard inquiet à Ezekiel, mes doutes devenant de plus en plus difficiles à contenir.

— Est-ce que tout va bien entre eux ? murmurai-je, incapable de retenir mes craintes.

Ezekiel haussa les épaules, mais je pouvais voir que cela le préoccupait autant que moi. Son front se plissa légèrement, signe qu'il s'interrogeait lui aussi.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant