70 : Mystère sur Valentina - partie 1

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Après un moment de silence et de réconfort mutuel, nous décidâmes de monter nous coucher, espérant que la nuit nous apporterait enfin un repos bien mérité. Valentina me souhaita une bonne nuit, un sourire apaisant illuminant son visage fatigué, avant de disparaître dans sa chambre avec Arès. Le calme qui s'installait dans la maison tranchait violemment avec le tumulte de la soirée. Dans le silence de la nuit, chaque ombre semblait moins menaçante, mais mon esprit restait agité, hanté par les souvenirs récents.

***

Le lendemain matin, la lumière du soleil se déversait doucement dans le jardin, enveloppant la terrasse d'une chaleur paisible. Près de la piscine, Valentina et moi prîmes place pour un petit-déjeuner tranquille. Les rayons du soleil, filtrés par les branches des arbres, créaient des motifs changeants sur l'eau claire, un ballet d'ombres et de lumières qui contrastait avec les événements sombres de la veille. Nos maris étaient déjà partis travailler, laissant derrière eux un silence presque apaisant, mais mes pensées étaient toujours embrouillées, comme un nuage persistant flottant dans mon esprit.

Après un moment de contemplation, je décidai de rompre le silence. Un sourire malicieux étira mes lèvres alors que je me tournais vers Valentina.

— J'ai entendu du bruit cette nuit..., lançai-je d'un ton taquin, les yeux pétillants.

Elle se figea légèrement, et une rougeur délicate envahit ses joues. Son regard se troubla un instant, trahissant une hésitation. Elle tenta de dissimuler son embarras en détournant les yeux, mais je vis cet éclat fugace qui en disait long.

— Oh... c'était probablement dans ton imagination, répondit-elle en haussant légèrement les épaules, comme si elle espérait que je lâche l'affaire.

Je laissai échapper un rire amusé, savourant cette petite victoire. Il était clair que ce n'était pas mon imagination, mais j'aimais la voir ainsi, déstabilisée, le masque de la guerrière implacable cédant un instant la place à une Valentina plus vulnérable. Cependant, son expression changea soudainement, et elle me fixa avec une intensité que je ne lui connaissais pas.

— Est-ce que tu voudrais des enfants, un jour ? demanda-t-elle doucement, sa voix teintée d'une hésitation que je n'avais jamais perçue chez elle.

Sa question me prit de court, me ramenant brutalement à une réflexion que j'avais souvent esquivée. Un tourbillon d'émotions contradictoires monta en moi, mêlant nostalgie et désir, mais aussi crainte et incertitude. Après un moment de silence, je pris une grande inspiration avant de répondre, la gorge un peu serrée.

— Oui, c'est mon rêve, avouai-je finalement, un sourire timide aux lèvres. J'ai toujours voulu fonder une famille... mais je suppose que ce n'est pas encore le moment. La vie que je mène, les responsabilités que j'ai... je ne sais pas si j'arriverais à tout concilier.

Valentina hocha la tête, un sourire tendre adoucissant ses traits, mais une ombre passa brièvement dans ses yeux, voilant sa beauté d'une tristesse silencieuse.

— Moi aussi, c'est mon rêve, murmura-t-elle, sa voix se brisant légèrement. Mais Arès... lui, il n'est pas prêt. Pas encore.

Je la regardai, sentant le poids de ses mots. Sa fragilité en cet instant, dissimulée sous une façade de force, me toucha profondément. Il y avait là une blessure qu'elle tentait de cacher, un rêve brisé que seule la vengeance semblait pouvoir guérir.

— Est-ce que... tu es enceinte ? demandai-je finalement, hésitant à formuler ma pensée.

Elle rit doucement, mais c'était un rire triste, vide de joie. Ses yeux, eux, restaient ancrés dans une détresse qu'elle ne parvenait pas à dissimuler.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant