78 : Vacance - partie 1

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La nuit suivante, malgré les tourments du passé encore présents, nous avons ressenti un besoin presque viscéral de nous échapper, de fuir l'atmosphère étouffante qui pesait sur nos épaules depuis des mois. L'idée d'un nouveau départ, même temporaire, s'imposa à nous. Ezekiel suggéra une villa en bord de mer, perchée sur une falaise, où l'océan et son horizon infini semblaient promettre une tranquillité que nous avions presque oubliée.

Dès que nous avons franchi le seuil, la beauté du lieu m'a frappée de plein fouet. Les grandes baies vitrées offraient une vue imprenable sur la mer, laissant entrer un flot de lumière dorée qui baignait chaque recoin de la villa d'une chaleur apaisante. À chaque coup des vagues contre les rochers, j'entendais une mélodie qui, lentement, effaçait le poids de l'angoisse. J'ai inspiré profondément, mes épaules se relâchant pour la première fois depuis des mois.

— C'est magnifique, murmurai-je en me pressant contre Ezekiel, ma tête reposant contre son épaule. Merci pour cet endroit.

Il baissa les yeux vers moi, un sourire doux mais fatigué étirant ses lèvres.

— On en avait besoin, répondit-il, sa voix plus douce que d'habitude, comme si le calme de la mer l'avait aussi touché.

Le lendemain, sous un ciel éclatant, nous avons loué un bateau et un jet ski pour explorer les alentours. La liberté que nous procurait l'océan, l'air salé fouettant nos visages, nous transportait. C'était comme si la mer emportait avec elle toutes nos peines.

— Tu es sûre que tu veux conduire le jet ski ? plaisanta Ezekiel, son sourire taquin illuminant ses traits.

— Bien sûr, lançai-je en riant. Tu me prends pour qui ? Tu crois vraiment que j'ai peur ?

Je n'avais pas ri de cette manière depuis si longtemps. C'était un éclat de joie, pur, presque inattendu, qui fendait les ténèbres autour de nous. À chaque accélération, l'adrénaline me traversait, un vent de liberté et de légèreté effaçant peu à peu les douleurs passées.

— Plus vite ! criai-je en éclatant de rire, oubliant presque le monde autour de nous.

— Accroche-toi, répliqua-t-il, en accélérant davantage, son rire se mêlant au mien.

Les heures passèrent, volées par la mer et les vagues, jusqu'à ce que nous découvrions une plage isolée, cachée comme un secret qu'elle semblait vouloir partager uniquement avec nous. Nous avons étalé nos serviettes sur le sable, profitant de la chaleur du soleil, du silence apaisant entre nous. Chaque seconde ici paraissait comme un baume sur nos âmes.

— C'est tellement paisible ici, soufflai-je, les yeux fermés, savourant la douceur du moment.

— Ça fait du bien... à nous deux, répondit Ezekiel, et, pour la première fois depuis des mois, ses doigts effleurèrent les miens sans tension, juste avec une tendresse qui me fit fondre.

La nuit venue, nous décidâmes de prolonger cette parenthèse de bonheur en assistant à une soirée sur un bateau. En enfilant ma robe noire, moulante et élégante, je sentis immédiatement le regard brûlant d'Ezekiel sur moi. Ses yeux scintillaient d'un désir mêlé de possessivité.

— Tu es magnifique, souffla-t-il, s'approchant lentement, son regard d'admiration me transperçant. Je ne veux même pas que les autres te voient ainsi.

Je souris, amusée par sa jalousie protectrice.

— Ne t'inquiète pas, dis-je en me penchant pour lui déposer un baiser tendre sur la joue. Je suis à toi. Rien qu'à toi.

Le bateau, illuminé de lumières tamisées, flottait au rythme de la musique. Nous dansions, Ezekiel me gardant près de lui, son bras fermement enroulé autour de ma taille, comme s'il craignait que je m'échappe à nouveau dans les ombres de notre passé. La chaleur de son corps contre le mien effaçait les mois de tourment, ne laissant place qu'à une harmonie entre nous.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant