Je la dévisageai, mon regard dur, tranchant. Mon instinct me disait que cette femme n'avait jamais été qu'une simple spectatrice de nos vies, elle observait tout, analysait tout, guettant le moindre faux pas.
— Je ne devrais pas ? rétorquai-je sèchement, sans détourner le regard des écrans.
Elle esquissa un sourire, un rictus qui me mit immédiatement sur mes gardes.
— Au contraire, répondit-elle en avançant de quelques pas. C'est même une bonne chose. Beaucoup d'hommes ici ont déjà témoigné leur « admiration » pour Madame, persuadés que votre relation n'était qu'une façade. Une mascarade.
Elle prononça le dernier mot avec un soin particulier, comme pour le graver dans l'air entre nous. Un pic que je ressentis profondément. Puis elle continua, son sourire se faisant plus fier, presque complice.
— Mais votre présence ici, et cette proximité que vous avez montrée tout à l'heure... vous les avez refroidis. Certains avaient même commencé à croire que vous l'aviez délaissée.
Je laissai un silence planer, mes doigts tapotant doucement sur le bord du bureau. Ce que je venais d'entendre résonnait en moi, déclenchant un tourbillon de colère et de possessivité. Cette femme savait exactement ce qu'elle disait. Elle jouait avec mes nerfs, tout comme Anastasia le faisait, mais à sa manière plus calculée, plus perverse.
Je reportai mon attention sur l'écran, où je vis Anastasia sourire discrètement à l'un des intervenants. Rien de trop familier, mais assez pour que je me tende, mes mâchoires se crispant. Ces hommes... Ils pouvaient bien croire ce qu'ils voulaient, mais moi seul connaissais chaque recoin de ce mystère qu'était Anastasia. Moi seul savais ce qui se cachait derrière cette façade glacée.
— Ils peuvent continuer de rêver, lâchai-je finalement d'un ton sec, mes yeux toujours rivés sur elle.
La secrétaire, satisfaite de ma réponse, resta silencieuse.
— Après tout, ajoutai-je en me levant, les rêves ne se réalisent jamais.
Plus tard, la réunion s'acheva et je me dirigeai directement vers le bureau d'Anastasia. Le calme de la pièce contrastait avec le tumulte intérieur que je ressentais, la tension accumulée depuis la salle de surveillance brûlant encore dans mes veines. Je m'assis dans son fauteuil en cuir, un verre de whisky à la main, savourant l'anticipation de la confrontation à venir.
Un coup à la porte interrompit mes pensées. Fronçant les sourcils, j'ouvris brusquement, tombant nez à nez avec un jeune employé. Un de ces types qui passait son temps à lorgner Anastasia.
— Qu'est-ce que tu veux ? aboyai-je, déjà irrité par sa seule présence.
Il déglutit nerveusement, les mains moites, visiblement mal à l'aise.
— Monsieur Prescott, je... je venais informer madame que nous avons reçu la nouvelle cargaison des fournitures manquantes, balbutia-t-il.
Je le dévisageai, une colère sourde grondant en moi. Ses yeux, sa posture nerveuse, tout chez lui m'agaçait. Il faisait partie de ces hommes qui posaient leur regard sur ma femme avec un intérêt déplacé. S'il pensait un seul instant que j'allais laisser passer ça...
D'un geste brusque, je l'attrapai par le col de sa chemise, le soulevant légèrement.
— Écoute-moi bien, sale merde, lançai-je, mon ton tranchant comme une lame. Ne t'avise jamais de poser les yeux sur ce qui m'appartient. Anastasia est ma femme, elle m'appartient. Toi et tes potes, vous n'avez aucune chance, alors si je vous vois rôder autour d'elle, ou pire, tenter quoi que ce soit, je te jure que je vous tuerai sur-le-champ. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
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LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]
Mystery / ThrillerQue faire quand les apparences trompent et que le destin vous trahit ? Dans le monde luxueux mais impitoyable d'Anastasia Miller, bien qu'elle soit née dans une richesse apparente, elle n'a jamais connu l'amour de ses parents, toujours absents. Mais...