58 : L'évènement des Prescott - partie 1

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Les jours suivants...

La soirée tant attendue par la famille Prescott battait son plein, déployant toute l'illusion d'un gala de charité. Pourtant, sous le masque de philanthropie, il ne s'agissait que d'un spectacle d'opulence, un théâtre où chaque sourire cachait une manigance et où chaque toast célébrait davantage l'ego que l'empathie. La villa, baignée de lumière dorée, rappelait presque le faste du château de Versailles, transformée en un palais étincelant pour l'occasion. À chaque coin de la salle, les invités portaient des tenues somptueuses, des robes et des costumes dont le prix dépassait l'entendement. On aurait dit un défilé où chacun tentait silencieusement d'éclipser le reste, comme une compétition secrète pour attirer les regards.

Au milieu de cette scène, je me tenais là, un verre de vin rouge à la main, esquissant des sourires polis tout en échangeant des banalités avec deux membres de la famille. Julia, belle brune aux yeux sombres, et Simon, jeune homme blond aux yeux d'un bleu glacial, représentaient pour moi l'essence même des Prescott : séduisants en surface, mais tout aussi tranchants et imprévisibles que des lames bien affûtées. Ils n'étaient même pas venus à mon mariage avec Anastasia, mais au fond, je n'en avais pas été surpris. En réalité, leur absence m'avait presque soulagé.

Le reste de la famille Prescott n'était qu'un nid de vipères, chacun plus calculateur que l'autre. Une collection de sourires hypocrites, de poignées de main glaciales et de regards épiant, prêts à frapper à la moindre faiblesse. Je serrai mon verre un peu plus fort, espérant échapper à certains visages.

— Par tous les dieux, murmurai-je pour moi-même, j'espère ne pas croiser Olga et sa belle-fille ce soir.

Comme si mes mots l'avaient convoquée, la voix nasillarde d'Olga perça le bourdonnement des conversations. Cette vieille femme s'approchait déjà, son sourire sournois plaqué sur son visage ridé, son regard perçant de malveillance cachée sous une expression doucereuse.

— Mon petit garçon, siffla-t-elle en me fixant, un éclat de défi dans les yeux. Comment vas-tu ?

Je la dévisageai, une vague de dégoût mêlée de lassitude m'envahissant. Elle, l'ombre qui semblait toujours hanter les galas, prête à s'immiscer dans les failles de chacun, comme un prédateur flairant une proie vulnérable.

— Toujours une torture de voir ta tête de morue, vieille femme, rétorquai-je d'un ton tranchant.

Julia et Simon échangèrent un regard amusé, tentant visiblement de contenir leur rire. Mais Olga, coriace, conserva son sourire, ses yeux brillant d'un éclat venimeux.

— Dis-moi, mon garçon, où est ta chère épouse ? demanda-t-elle avec un sourire mielleux, comme si elle savourait chaque mot. J'ai entendu dire que vous étiez toujours follement amoureux... Mais alors, pourquoi n'est-elle pas à tes côtés ce soir ?

Sa question, feinte sous une apparence d'innocence, ne faisait qu'attiser ma colère. Mon sourire devint glacé, et je plantai mon regard dans le sien, ressentant une satisfaction sourde à l'idée de la remettre à sa place.

— Oh, il semble que ma vie continue de te fasciner, murmurai-je, sarcastique, mon regard appuyé sur elle.

Puis, je fis un signe de la main vers l'arrière.

— Regarde derrière toi.

Olga et les autres pivotèrent, et je savourai leur réaction en voyant Anastasia, un véritable joyau parmi les invités, éclipser la moindre présence autour d'elle. Elle se tenait là, discutant gracieusement, chaque mouvement exsudant une élégance qui la rendait presque irréelle. Dans sa robe dorée, fendue jusqu'à la cuisse, elle semblait sortir d'un rêve. Le tissu étincelait sous les lumières comme une cascade de diamants, et ses cheveux, lisses et soyeux, encadraient son visage avec une sensualité naturelle. Aucun regard ne pouvait ignorer son charme.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant