7 : Mépris mutuel - partie 2

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Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre, mon corps trempé de sueur. 18 heures. Le ciel dehors s'était drapé d'un manteau sombre, et la maison était enveloppée d'un silence oppressant, comme si même les murs retenaient leur souffle. Je me levai, l'esprit encore embrumé, me dirigeant vers mon bureau, espérant y trouver un refuge pour apaiser le tumulte de mes pensées.

En entrant dans la pièce, je fus frappée par la beauté qui s'y dégageait. Le contraste avec le bureau austère de mes parents était saisissant. Ici, tout semblait plus doux, presque réconfortant. Les murs blancs, ornés de délicats motifs dorés, brillaient d'une lumière chaleureuse, et les étagères, remplies de livres soigneusement rangés, dégageaient une odeur familière de papier et d'encre. Les rideaux élégants dansaient doucement au gré d'une brise légère, donnant à l'espace une atmosphère apaisante. Dans un coin, un petit salon avec des canapés en cuir invitait au repos, offrant une promesse d'évasion.

Ils ont vraiment tout mis en œuvre pour que je me sente bien ici, pensai-je, un sentiment de gratitude mêlé d'inquiétude me traversant.

Je m'avançai vers le bureau en cuir blanc, tirai la chaise et m'assis, mes mains tremblantes frôlant la pile de documents qui m'attendait. L'angoisse et la responsabilité pesaient sur mes épaules comme un fardeau écrasant. D'un geste nerveux, j'ouvris le premier dossier. Les mots défilèrent sous mes yeux, chaque ligne semblant crier une vérité que je n'étais pas prête à affronter.

— Mes parents... murmurai-je, le souffle court, abasourdie. Ils investissaient dans la vente d'armes et de matériel de guerre...

Un frisson me parcourut, comme un serpent glissant sur ma peau. La réalité de cet héritage devenait de plus en plus lourde à porter, chaque page un rappel de ce qu'ils avaient construit et de ce que je devais maintenant gérer.

Je passai des heures à lire, me perdant dans des rapports qui semblaient interminables, décortiquant chaque année de travail de mes parents. Chaque chiffre, chaque nom me rapprochait d'une meilleure compréhension, mais la fatigue, elle, me cerclait lentement. Mes paupières devenaient lourdes, chaque battement d'yeux me piquait comme si la fatigue elle-même devenait une menace tangible.

Mais je ne peux pas fléchir, me répétai-je. Si je veux survivre, je dois me plonger dans tout cela.

Après des heures de lutte contre l'épuisement, mes forces m'abandonnèrent. Ma tête s'écrasa doucement contre le bureau, et je m'endormis, bercée par le murmure rassurant des papiers froissés sous mon bras.

À l'aube, une odeur âcre de tabac me fit émerger péniblement du sommeil. J'ouvris lentement les yeux, et la silhouette d'Armon se dessina devant moi, fumant tranquillement. Il se tenait là, impassible, torse nu, vêtu simplement d'un jogging noir. La lumière douce du matin caressait ses muscles ciselés, témoignant d'heures de travail acharné.

— Que fais-tu ici ? murmurai-je, encore groggy, mon esprit embrouillé entre rêve et réalité.

— Je suis venu te réveiller pour le petit-déjeuner, répondit-il, une lueur d'embarras dans ses yeux.

Je laissai échapper un rire amer, secouant doucement la tête, une vague de mépris pour la situation m'envahissant.

— Merci, Armon, mais je vais passer. Je n'ai aucune envie de partager un repas avec ce psychopathe et sa tante. Mon ton était calme, presque détaché, mais je sentais la tension sourde sous mes mots.

Je me levai, un soupir m'échappant alors que mon corps, endolori par des heures de tension, protestait à chaque mouvement. Les courbatures m'accablaient, mais je m'étirai lentement, puis quittai le bureau pour rejoindre ma chambre. Cependant, à peine avais-je franchi le seuil que je tombai sur lui.

LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant