LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]

28 : Domination...Attirance

Mon cœur battait à tout rompre, comme s'il tentait de fuir ma poitrine. Je me précipitai pour enfiler ma robe de nuit en soie noire, mais mes mains tremblaient tant que chaque geste devenait une épreuve. L'embarras montait en vagues suffocantes, me consumant. Je savais qu'il savourait ce spectacle, que ma vulnérabilité l'excitait. La pièce baignait dans une lumière faible et incertaine, les rayons de lune perçant à peine à travers les stores gris anthracite, dessinant des ombres mouvantes sur le parquet. Ces ombres semblaient danser avec ma propre peur, amplifiant le sentiment d'étouffement qui m'enserrait.

Je ne pouvais plus lever les yeux vers lui. Son regard... c'était comme s'il cherchait à s'insinuer dans mon esprit, à fouiller mes pensées les plus profondes. Je me retournai brusquement, trop effrayée pour affronter cette intensité, et fixai la vaste forêt derrière la baie vitrée. Les arbres imposants se dressaient là, silencieux et immuables, leurs cimes ondulant doucement sous la brise nocturne, témoins indifférents de mon désarroi. Ce calme, cette beauté naturelle contrastaient cruellement avec le chaos émotionnel qui bouillonnait en moi.

— Que veux-tu ? murmurai-je, à peine audible, ma voix se perdant dans l'air lourd et oppressant de la pièce.

Je l'entendis approcher. Ses pas étaient lents, délibérés, comme un prédateur s'amusant à laisser planer la menace avant l'attaque. Mon corps tout entier se raidit. Puis, dans le reflet de la vitre, son visage apparut, se fondant dans les ténèbres, ses yeux brillants d'une lueur sinistre. Il me fixait avec une intensité glaciale, et mon estomac se noua. Son sourire cruel, un rictus figé, envahit son visage, me glaçant jusqu'à la moelle.

D'un geste lent, presque doux, il écarta mes cheveux, ses doigts effleurant ma peau avec une délicatesse trompeuse. Je frissonnai malgré moi, et la chair de poule parcourut mes bras. Ses lèvres effleurèrent ma nuque, mais ce contact qui aurait pu être tendre n'était qu'une menace à peine voilée. C'était une promesse de domination, une démonstration de contrôle.

Je tentai de bouger, de me soustraire à lui, mais il fut plus rapide. D'une poigne de fer, il me saisit et me plaqua contre la baie vitrée. Le froid brutal du verre contre ma peau nue me fit l'effet d'un électrochoc. Je me sentais piégée, prise au piège entre le froid mordant du verre et la chaleur oppressante de son corps, qui me maintenait captive.

— Qu'est-ce que tu fais, bon sang ? balbutiai-je, la voix étranglée, cherchant désespérément une logique à cette scène.

Il ne répondit pas, mais je sentais son souffle chaud contre mon oreille, son corps tendu contre le mien, comme un prédateur savourant l'instant. Ses battements de cœur résonnaient contre mon dos, rapides, intenses, comme une menace silencieuse. Chaque seconde qui passait me plongeait davantage dans un cauchemar éveillé, un espace où je n'étais plus qu'une spectatrice impuissante de mon propre corps.

— Dis-moi, Anastasia... tu ne te souviens vraiment de rien ? Des nuits où tu te pressais contre moi, où tu me suppliais de t'aimer ? murmura-t-il, sa voix douce, mais venimeuse, ses lèvres frôlant mon oreille.

Je me figeai à ses paroles. Que racontait-il ? Jamais je n'aurais pu me laisser aller à de telles supplications. Mon esprit refusait d'accepter ce qu'il insinuait.

— Tu as dû rêver, rétorquai-je, tentant de retrouver un semblant de contrôle, ma voix tremblante, mais ferme.

— Fait un effort, princesse... Tu te rappelleras. Ce soir-là, nous étions des amants déchaînés, se dévorant comme si le monde entier n'existait plus, répondit-il, son sourire se faisant plus cruel, son regard se plantant dans le mien à travers le reflet.

Avant même que je ne puisse réagir, il me fit brusquement pivoter pour me faire face. Nos visages étaient si proches que je pouvais sentir son souffle sur ma peau. Ses doigts glissèrent lentement sur mon visage, caressant ma joue avec une douceur qui semblait fausse, malsaine.