EZEKIEL –
Le dîner de travail se déroulait dans l'un des restaurants les plus luxueux de la ville, un lieu soigneusement conçu pour exhaler le pouvoir et la tentation. Les murs étaient recouverts de velours cramoisi, absorbant les sons pour les garder dans une intimité feutrée, tandis qu'une lumière tamisée dessinait des ombres sensuelles sur chaque visage. C'était un terrain de jeu pour les esprits assoiffés de contrôle.
J'avais pris soin de mon apparence : costume impeccable, cheveux coiffés avec précision, chaque mouvement calculé. Autour de moi, mes collègues — Armon, Dick, Olivier — bavardaient avec une légèreté apparente. Mais, malgré le ton détendu de la conversation, une tension sourde me traversait, comme un poison qui s'infiltrait doucement. Mon esprit n'était pas là, mon regard rivé sur la porte d'entrée, attendant avec impatience, avec impatience un dénouement incertain. Anastasia n'était toujours pas arrivée.
Enfin, elle fit son entrée. La robe blanche qu'elle portait épousait chaque courbe de son corps avec une audace à la limite de la provocation. Chaque tête dans la salle se tourna vers elle, attirée par cette apparition qui dégageait à la fois charme et défi. Une vague de chaleur se répandit en moi, un mélange de fierté possessive et de colère brûlante. Elle était trop belle, trop audacieuse, et elle savait exactement ce qu'elle faisait.
Mes doigts se crispèrent autour de ma cigarette, que j'apportai à mes lèvres pour masquer mon irritation. Chaque regard posé sur elle, chaque œillade appuyée d'hommes fascinés attisait une rage sourde en moi. Elle prit place avec mes collègues à une autre table, mais bientôt, ses yeux cherchèrent les miens. Et lorsqu'elle les trouva, elle me sourit, un sourire insolent, qui fit bondir mon cœur, amplifiant encore cette tension insupportable. Son rire cristallin éclata soudain, un rire léger mais précis, lancé comme une flèche vers moi. Elle appuyait volontairement sur chaque point sensible de ma patience.
Je détournai les yeux, tentant en vain de me concentrer sur la conversation qui se déroulait à ma table, mais mon esprit restait captif de cette scène, chaque éclat de rire partagé avec ces idiots qui, eux, ne voyaient rien de ce qui se jouait ici. Mais l'un d'eux, un peu plus audacieux que les autres, semblait se croire dans une cour de séduction, son arrogance parfaitement insouciante face à la tempête qui grondait en moi.
Et comme pour couronner le tout, Dorian fit son entrée. Avec son sourire charmeur et cette assurance exaspérante, il s'installa à côté d'elle, sans hésitation. Mon sang ne fit qu'un tour, un grondement sourd battant à mes tempes. Je serrai les poings sous la table, retenant avec difficulté une rage que j'aurais aimé laisser exploser.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Ezek ? lança Dick, un sourire narquois aux lèvres. Jaloux de voir ta femme avec Dorian ?
Je tournai lentement la tête vers lui, glacé.
— La ferme, Dick, intervint Armon d'un ton calme, mais son regard savait reconnaître la limite à ne pas franchir.
Mais Dick insista, inconscient du danger.
— Regarde-le, continua-t-il avec insistance. Depuis qu'elle est arrivée, il n'a pas décroché ses yeux d'elle.
Je n'y tins plus. D'un geste brusque, je me levai, la chaise raclant le sol dans un bruit qui fit taire tout le monde autour. Les regards se tournèrent vers moi, curieux, certains déjà mal à l'aise face à la tension palpable qui se dégageait de mon corps. Mon pas était ferme, chacun de mes mouvements empli d'une froide détermination.
— Dorian, dis-je d'une voix basse mais tranchante, chaque mot glacial. Je pense que tu ferais bien de retourner à ta table. Nous avons des affaires à régler ici.
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LIÉE À LUI MALGRÉ MOI [TOME 1]
Tajemnica / ThrillerQue faire quand les apparences trompent et que le destin vous trahit ? Dans le monde luxueux mais impitoyable d'Anastasia Miller, bien qu'elle soit née dans une richesse apparente, elle n'a jamais connu l'amour de ses parents, toujours absents. Mais...