La nuit porte conseil

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Mon chéri et moi montons le clic-clac et installons les draps. On va être les derniers à dormir. J'ai peur que les gosses dans la même chambre que Sacha ne le réveil. Ça me fait tout drôle de dormir dans un canapé, c'est bizarre ... De mémoire ça ne m'étais jamais arrivé avant aujourd'hui. Non, ça ne m'étais jamais arrivé : j'ai toujours dormis dans un vrai lit. Je regarde mon brun qui se retourne dans les draps pour chercher une position confortable en dormant. Je n'ai pas envie que mon fil pleur cette nuit. Et s'il faisait un cauchemars ? Je suis terriblement angoissé, beaucoup trop stresser à l'idée de lui faire faire sa nuit dans un endroit aussi animé qu'une chambre de plusieurs. J'en voudrais au parents et à leurs enfants si ces derniers réveillais mon môme mais ... si c'était Sacha qui réveillais toute la maison ? Oh la misère ... Je ne trouverais jamais le sommeil, c'est impossible, il y a trop de facteurs anxiogène dans le coin. Soudain un bras passe autours de ma taille :

« - Tu ne dors pas ?

- J'y arrive pas. »

Il embrasse mes abdominaux.

« - Essaie.

- Et si Sacha ...

- Tout doux chiken-daddy, il n'arrivera rien.

- Quoi ?

- Chiken-daddy : papa-poule en anglais quoi. Ca se traduirait un peu comme ça non ? Moi je suis son papa et toi son daddy, ce qui fait de toi un chiken-daddy.

- Tu dit n'importe quoi.

- Ouais. »

Il colle sa tête à mon torse.

« - Endors toi Darling.

- Et toi ?

- Ça ira, j'ai un bon oreiller. »

Il tapote mon sternum dessiné pour étayé son propos me décrochant un franc sourire. Je me contorsionne pour embrasser son front et passe ma main dans son dos. Quelques instant plus tard sa respiration régulière s'échoue sur mon ventre en le réchauffant au gré de ses souffles. Je caresse sa joue, mon sommeil à moi ne vient toujours pas. J'ai un air en tête mais impossible de me souvenir d'où il provient. Je le fredonne ne fixant le plafond, c'est doux comme mélodie. Ça me laisse ... nostalgique. Et d'un coup j'ai l'illumination qui me fait m'étrangler ! Cette musique, cette chanson, je me souviens où je l'entendais : c'est une berceuse, une berceuse allemande que me chantait ma mère. Elle me la fredonnais toujours en cas d'insomnie. Je n'ai jamais fait un seul cauchemar après cet air de berceuse. Certes ça remonte à loin mais quand un souvenir comme ça ressurgit ça fait toujours un choc. Et bien je la chanterais à mon fil. Bizarrement j'en suis content, de partager un peu de ma propre enfance avec celle de ma descendance. Je peut enfin transmettre un truc dont il n'y a pas à avoir honte et pas le pire, juste le meilleurs. Çà me donne la pêche.

Mon esprit s'égare et j'en vient même par murmurer dans le noir de la nuit « Mamie Anne ? » Ou mamie Françoise ? Mamie Anne-Françoise ? Ça me retourne la tête bon sang, il faut que je sache ce qu'il en pense :

« - Mathéo ... Mon amour ... Mathéo. Honey !

- Quoi ? Marmonne-t-il d'une voix ensommeillé

- Je veut voir ma mère.

- QUOI ?! »

Je lui fait signe de baissé le ton. Je sais, c'est surprenant, moi aussi je m'étonne mais c'est vrai : je voudrais revoir ma mère, lui parler, que Sacha la rencontre, qu'il sache qu'il a aussi de la famille de mon côté. Mathéo est bien réveillé cette fois, malgré son T-shirt qui baille et ses cheveux en vrac il a l'esprit alerte.

Immuable (tome 1, 2 et 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant