Chapitre 1

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Comme je le craignais quelques heures auparavant, je me réveille difficilement. Les insomnies commencent peu à peu à affecter mon état physique. Je frotte mes yeux sur l'oreiller, puis je m'étire de tout mon long dans le lit. Assise au bord du lit, je baille et finis par me lever. J'ouvre les volets et remarque immédiatement que le soleil était éclatant dehors, ça changeait de la neige qui était tombé dans discontinuer depuis trois semaines.

    Après quelques minutes de réflexions, je sors de ma chambre pour me rendre dans la seconde chambre où j'ai aménagé mon dressing. Si Matthew était encore ici, il m'aurait certainement sermonné en me disant qu'il faudrait que je me calme pendant mes séances shopping avec les filles. Il était vrai que je ne lui laissais pas facilement de la place dans les placards ou si je le faisais, je le faisais à contrecoeur. Hier soir, comme j'en ai l'habitude depuis des années, j'ai pris soin de préparer mes affaires.

    En arrivant dans la salle de bain, je me déshabille et entre sous la douche.


«  Qu'est-ce que je suis bête ! », m'emportai-je contre moi-même.


    L'eau froide vient de franchir les pores de ma peau et je ne dois pas être encore bien réveillée pour oublier de mettre l'eau chaude. Après avoir mis l'eau chaude, je me laisse bercer par la douceur de l'eau et finis par fermer les robinets. Je me frotte les yeux avant de les ouvrir, en sortant de la cabine de douche je grelotte et tâte l'environnement pour trouver ma serviette et m'enrouler dedans. Je m'attache vulgairement les cheveux en un chignon désordonné, puis me regarde dans le miroir. Mes yeux légèrement en amande trahissent mes origines chinoises tandis que mes cheveux châtains, un peu bouclés, trahissent mes origines canadiennes. Je ne me considère pas comme une jolie fille, pire je ne cherche pas à l'être. J'ai toujours été comme ça et je pense que c'est ce qui avait plus à Matthew quand on s'était rencontré au lycée. Je ne faisais pas partie des filles populaires mais je ne faisais pas partie non plus des laisser pour compte sur lesquels on se moquait tout le temps. Pourtant j'ai essuyé quelques critiques ou moqueries au collège avec mes origines asiatiques. On pouvait être très méchant à ces âges là et on ne peut pas s'imaginer que cela puisse devenir un vrai handicap pour ceux qui ont essuyé les moqueries et qui ont perdu toute confiance en eux.

    J'enfile ma robe bordeaux avant de mettre mes collants ce qui n'est pas pratique. Je sors de la salle de bain, en omettant volontairement de me maquiller. Je ne suis pas une grande fan du maquillage et préfère rester au naturel. Je pars dans la cuisine où je mange simplement un fruit, après ça je prends ma sacoche et m'en vais au travail. Sur le chemin, je m'aperçois que j'ai oublié le manuscrit, certainement sur le bureau de la chambre. Je cours en direction de chez moi et manque de glisser sur une plaque de verglas en montant les escaliers menant à mon immeuble. Une fois chez moi, je prends le manuscrit et vérifie que cette fois-ci je n'ai rien oublié. Rassurée, je m'éclipse de chez moi et pars en direction de Harper&Co, une maison d'édition très réputée dans la région et qui m'ont engagé, il y a déjà quatre ans alors que je venais tout juste d'obtenir mon bachelor en lettre moderne.


« Bonjour Meï !, chantonna Daniela

- Bonjour Dani, comment tu vas ?

- Bien mais tu as une petite tête, me fit-elle remarquer

- Insomnies », lui expliquai-je.


Je connais Daniela depuis mon premier jour ici et avec le temps nous sommes devenues amies. Je ne sais même plus comment on a commencé à se parler ou ce qui nous a rapproché, peut-être notre passion pour les livres. Elle est éditrice ici tandis que je suis une des correctrices de Harper&Co. Elle est l'associée de M.Harper, celui avec lequel je travaille le plus souvent.

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant