Le samedi 29 juin 2019,
Je profite d'être en week-end pour continuer de faire du tri dans mes affaires mais également avancer sur mon projet. Il me tient de plus en plus à cœur de le concrétiser. Assise sur le canapé, des affaires éparpillées par tout dans le salon et le carton de Matthew à côté de moi, je tente de savoir ce que je garde et ce que je devrais en toute logique jeter. Je précise bien en toute logique car je serais capable de jeter dans un premier temps et le récupérer dans la poubelle la seconde suivante. Quelqu'un sonnant à ma porte d'entrée, je me lève à contrecœur essayant de me déplacer dans ce capharnaüm.
« Abrían, je pensais que tu travaillais aujourd'hui ! »
Je suis surprise mais aussi ravie de le voir, ça fait très longtemps que je ne l'avais pas vu.
« Je ne travaille pas tous les samedis, non plus »
Je lui fais la bise et le laisse entrer. Devant le bazar qu'est devenu mon appartement, il me regarde un brin perplexe avant de sourire.
« Tu sais que le nettoyage de printemps se fait au printemps comme son nom l'indique et pas en été ?
— Tu veux boire quelque chose ?
— Non merci »
Il me sourit tandis qu'il essaie de se frayer un chemin dans tous mes papiers, mes sacs poubelles, mes habits et mes souvenirs. Je n'avais pas souvenir d'avoir gardé autant de chose. Il pousse un soupir de soulagement quand il parvient à s'asseoir sur le canapé. Je ris avant de lever les yeux au ciel et de m'asseoir également sur ce dernier.
« Je peux savoir pourquoi ton appartement est devenu un lieu de tournage pour le prochain film sur la première guerre mondiale ?
— Je dois faire du tri. J'en magazine trop de choses inutiles »
Il acquiesce avant de porter son attention sur la pile de paperasse qui s'est accumulée sur ma table basse.
« Tu veux un coup de main ?
— Ça ne serait pas de refus ! A deux on irait plus vite.
— Je dois jeter ou déchirer quoi exactement ?, me demanda Abrían.
— Tu vois l'énorme pile sur ta gauche ?, souris-je.
— Oui ? Comment ne pas la voir ?
— Eh bien tout est à déchirer et jeter »
Il me regarde ahuris. Il doit certainement se demander comment j'ai pu accumulé autant de choses sans jamais me soucier d'en faire le tri.
Point de vue Abrían
Tout ce tri me parait tellement soudain que je l'en trouve suspect. Son appartement ne ressemble plus à un appartement mais à une tranchée ou au no man's land. Il y a des habits au sol, des souvenirs et pleins d'autres choses.
« Je compte partir », me dit-elle en remettant correctement une mèche derrière ses oreilles.
Elle n'est pas triste, elle semble même très heureuse de me l'annoncer.
« Partir où ?, lui demandai-je étonné.
— En Chine !
— En Chine!, répétai-je étonné
— Oui et ça c'est grâce à toi », me sourit-elle.
Grâce à moi ? Je ne sais pas ce que j'ai pu dire ou faire pour qu'elle décide du jour au lendemain de partir loin de toute la vie qu'elle a construite ici auprès de ses amis. Quand Daniela va l'apprendre, elle va me tuer. Meï vient probablement de signer mon arrêt de mort sans le savoir.
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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
