Chapitre 77

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Point de vue Abrían

En entrant dans le restaurant, je suis surpris par le calme ambiant. Normalement, peu importe le restaurant il y a toujours un peu de bruit. Ce calme olympien invite à la confidence et à l'intimité. Le brouhaha vu ma fatigue aurait été très vite insupportable.

« C'est calme ! », m'étonnai-je.

Meï acquiesce avant d'arborer un léger sourire. La dame a l'accueil nous indique une table où nous nous asseyons. J'ai dû manger deux ou trois fois chinois, ce n'est pas une cuisine que j'affectionne particulièrement mais étant très curieux je me demande bien ce que Meï veut me faire goûter.

« Je viens enfin je venais souvent avec Daniela quand je travaillais à la maison d'édition », m'expliqua-t-elle.

Je lui souris tout en me demandant bien ce qu'elle allait faire maintenant qu'elle était de retour parmi nous. Elle va certainement essayer de reprendre son poste à la maison d'édition ou dans une autre. Je sais que son rêve est de devenir éditrice.

« Tu penses à quoi ?, me demanda Meï

— A toi et à ce que tu allais devenir ici... », lui souris-je.

Le serveur arrive et nous interrompt dans notre discussion ce qui semble nullement le gêné ou le mettre mal à l'aise. Comme je l'avais fait au restaurant allemand, Meï prend la commande. Le serveur me dévisage un instant. Ce n'est pas parce que je suis l'homme que c'est forcément à moi de prendre la commande. Qu'est-ce que ce monde peut être démodé et archaïque parfois !

« June ne t'a rien dit ?,

— Parce que June est au courant que tu allais revenir !, m'indignai-je.

— Oui c'est la seule d'ailleurs...

— Et moi, non ? »

Devant mon visage vexé, elle éclate de rire. Je soupire.

« Parce que si je t'avais dit que j'allais revenir, tu m'aurais dissuadé de le faire. En me répétant encore une fois qu'il fallait que j'oublie ce que tu m'avais dit. J'ai faux Abrían ? »

Elle me dévisage toujours avec cette douceur qui la caractérise tant. Malheureusement, elle n'a pas tort. Je me sens responsable de sa décision même si j'essaie de me dire que c'est elle qui a décidé.

« Non tu as un peu raison...

— Un peu ? Totalement tu veux dire ! », s'offusqua-t-elle.

Je grimace légèrement.

« Je suis sincèrement désolé Pichoncita...

— De ?

— Pour ça !

— Ça ?, me demanda-t-elle surprise.

— Oui le fait que tu sois ici au lieu d'être là où tu voulais avant que je ne te retienne entre guillemets. »

Elle pose délicatement sa main dans la mienne ce qui me surprend légèrement. Je finis par la serrer dans la mienne, elle me sourit.

« Avant de revenir ici, effectivement je voulais rester en Chine et vivre là-bas comme je te l'avais dit. Mais parce que je ne vous avez pas revu depuis longtemps et je ne savais pas comment je me sentirais en revenant par ici...

— D'accord !

— Puis j'ai eu peur de toi aussi. C'est peut-être ce qui explique pourquoi te dire que j'allais vivre définitivement là-bas à été l'une des première chose que je t'ai dite quand on s'est retrouvé tous les deux. »

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant