Chapitre 84

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Le dimanche 16 juillet 2023,

Point de vue Abrían

En arrivant dans la chambre de l'hôtel, je me jette sur le lit, ventre contre le matelas. On aurait du arriver à Fenghuang depuis déjà dix heures seulement on a dû atterrir et rester pendant quelques heures à Vancouver après des problèmes mécaniques sur l'avion. Je préfère ça que finir en pièce dans un crash. Je sens le poids d'un corps m'écraser contre le lit.

« Je suis fatiguée, se plaignit Meï.

— C'est pour ça d'ailleurs que tu es en train de m'écraser de tout ton poids.

— Dis que je suis grosse !

— Disons que tu n'es pas légère ».

Elle me tape légèrement l'omoplate avant de caler son souffle contre mon cou, restant volontairement sur moi. Elle m'embrasse la joue avant de se poser à côté de moi. Je tourne mon visage vers elle, elle me sourit et semble très heureuse d'être ici avec moi. Son sourire la trahit lourdement. Je m'approche d'elle et pose ma main tout contre sa joue et l'embrasse.

« L'avantage de nos dix heures de retard c'est que l'on arrive ici pour dormir...

— Oui tout en perdant une journée en Chine, soupira Meï.

— Bah qu'est-ce qui t'arrive ? Ce n'est pas dans tes habitudes d'être aussi pessimiste...

— Rien je suis juste déçue de ne pas avoir pu voir la petite aujourd'hui. »

Elle soupire avant de vouloir se lever du lit, je la retiens par la main et la contraint à s'allonger à côté de moi. Je la serre dans mes bras et nous restons comme ça encore quelques minutes avant de finalement s'endormir.

Au milieu de la nuit, je suis réveillé par une crampe au niveau du bras. Meï dort encore dessus, je soulève légèrement sa tête et reprend mon bras que je secoue. Je finis par me lever et en profite pour découvrir la chambre et me doucher en faisant le minimum de bruit. Quand je reviens dans la chambre, Meï est toujours dans les bras de Morphée. Je la recouvre de mon blouson et porte mon attention sur la fenêtre de la chambre.

Dehors, il n'y a pas un chat dans les rues. Tout est sombre et l'éclairage laisse à désirer. Je suis totalement dépaysé. J'ai l'impression que la culture orientale est aux antipodes de la mienne mais j'aime ce contraste et il me tarde de voir Meï me faire découvrir les joyaux de Fenghuang. Pour l'instant la seule chose que j'ai vu et pris conscience c'est la dangerosité de la route. Jamais je ne conduirais ici.

« Qu'est-ce que tu fais debout, mon amour ? », demanda une voix encore endormie.

Je me retourne vers elle et remarque qu'elle tend sa main vers moi afin que je la rejoigne dans le lit. Je lui souris et reporte de nouveau mon attention sur la rue avant de tirer le rideau et me mettre dans le lit à côté d'elle. Meï allume la lumière et se lève.

« Tu fais quoi ?

— Je vais me changer. »

Elle fouille dans la valise et commence à se dévêtir sous mes yeux. Je la détaille longuement.

« La vue est bonne ? », me demanda-t-elle en mettant son débardeur.

Je ne réponds pas et devant ce silence, elle se tourne vers moi.

« Un peu moins maintenant », ris-je.

Elle me sourit et vient s'allonger auprès de moi, éteignant par la même occasion la lumière. Elle cale sa tête contre mon torse, sa jambe, repliée sur mon ventre.

« Je ne te l'ai pas dit mais Stacey est venue à la boutique vendredi.

— Ah oui ?

— Oui... Elle a demandé à June de s'occuper du mariage de l'une de ses amies.

— Elle n'a pas été désagréable avec toi ? »

Je lui caresse le dos avant de poser ma main sur sa hanche.

« Non au contraire, on a parlé toutes les deux ! Je ne pensais pas que ça arriverait un jour !

— Moi non plus.

— Elle est heureuse en tout cas. Amoureuse et bientôt maman.

— C'est peut-être pour ça que son comportement a changé vis-à-vis de toi.

— Oui c'est ce que je pense aussi. »

Je ne m'attendais pas à entendre Meï me dire que Stacey était enceinte. Amoureuse ça je n'en doutais pas vu les yeux qu'elle avait fait à son copain au mariage de Daniela. Mais maman ça me fait un peu bizarre, je ne pensais pas qu'elle était prête pour ça. Après il est vrai que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde ou tout du moins pas en raccord au bon moment.

Point de vue Meï

J'embrasse son torse avant de lui tourner le dos, il cale son torse tout contre moi, mettant sa main sur mon ventre.

« Elle est enceinte de combien ?

— 7 mois. Un garçon visiblement.

— Elle doit être contente c'est ce qu'elle voulait.

— Vous aviez parlé de ça quand vous étiez ensemble ?

— Un peu comme toi là, au détour d'une conversation. Après je ne me voyais pas devenir père.

— J'imagine tu avais déjà dû mal à emménager avec elle, ris-je.

— Tu en avais bien parlé avec Matthew, non ?

— Oui mais en général j'évitais soigneusement cette conversation, avouai-je.

— Pourquoi ?

— Parce qu'il aurait été capable de me dire que ça serait bien si on en avait un et j'étais pas prête à ça mais alors pas du tout ! »

Il m'embrasse le creux de mon cou sans rien ajouter de plus à ce que je venais de dire. Heureusement car je ne me sens toujours pas prête à avoir un enfant alors je suis soulagée qu'Abrian n'envisage pas encore cela entre nous.

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant