Point de vue Abrían
Au petit matin, je suis réveillé par une Meï qui m'emprisonne fermement contre elle. J'essaie de me dégager légèrement pour être un peu plus à l'aise mais elle a une poigne que je ne soupçonnais pas jusqu'alors et je ne parviens à rien faire.
« Meï », lui chuchotai-je.
Elle gémit légèrement mais ne bouge pas d'un seul petit iota. Je crois qu'elle est en train de faire un cauchemar vu son attitude.
« Meï, reveille-toi », dis-je plus fermement.
Je la secoue que très légèrement pour qu'elle assimile la réalité à son rêve. La lumière du jour passant dans notre chambre, je constate qu'elle est en sueur et qu'elle est apeurée.
« Je... pardon ! excuse-moi si je t'ai réveillé », dit-elle confuse.
A vrai dire elle ne m'a pas vraiment réveillé étant donnée que j'ai eu le sommeil très léger durant toute la nuit. Je caresse son visage en la rassurant par un sourire.
« Encore le même cauchemar ? »
Elle acquiesce avant de soupirer et de me tourner le dos. Dans son langage cela veut dire qu'elle veut bien m'en parler mais que sa pudeur est trop importante pour m'en parler en face. Je m'approche d'elle et pose ma main contre elle.
« Tu veux en parler ?, lui demandai-je.
— Tu crois aux superstitions ?
— Pas vraiment... Je suis médecin alors tout est rationnel dans mon esprit. Pourquoi ?
— Parce que j'ai peur d'être un chat noir...
— Un chat noir ? », répétai-je.
Elle se retourne vers moi, les larmes aux yeux. Je fronce des sourcils ne comprenant pas où elle voulait en venir.
« Tu meurs peu importe le scénario à la fin tu meurs et moi je me retrouve toute seule sans toi, sans rien. »
Je la regarde avant de la prendre dans mes bras afin de la consoler.
« Tu n'es pas un chat noir. Je suis bien vivant et je ne compte pas te laisser toute seule. Ce n'est qu'un cauchemar, pas la réalité.
— Mais ça pourrait arriver ! Je le vis tellement ce cauchemar. »
Je caresse ses cheveux avant de l'embrasser sur la tempe. Je comprends mieux pourquoi elle n'arrive plus à dormir ou qu'elle ne veuille plus s'endormir.
« On meurt tous un jour et en partant de ce principe, je pourrais avoir les mêmes peur vis-à-vis de toi...
— Tu ne comprends pas, me dit-elle.
— Alors explique-moi ! »
Elle quitte mes bras pour me tourner une nouvelle fois le dos, les yeux s'attardant sur le faisceau lumineux qui illumine la chambre.
« J'ai perdu mon premier amour de manière tragique mais en rien ce n'est comparable à toi. Si je te perds toi, je perds tout. La première fois je m'en suis relevée parce que j'avais l'espoir au fond de moi qu'un jour je rencontrerais quelqu'un d'autre... »
Je reste silencieux, attendant patiemment la suite.
« Je veux que tu sois mon mari et le père de mes enfants. Je veux ça avec toi et avec personne d'autre. »
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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
