Chapitre 72

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Point de vue Meï

Je vais pour écrire la suite de mon voyage quand je reçois un appel d'Abrian. Toi tu tombes vraiment bien, pensai-je.

« Faut qu'on parle tous les deux ! », dis-je sérieusement.

Il me regarde un peu surpris par la tonalité de ma voix, puis il semble réfléchir à ce qu'il aurait pu dire ou faire et qui m'aurait déplu. Je finis par éclater de rire devant son air incertain.

« Très drôle Pichoncita...

— Désolé c'était très tentant ! Tu aurais dû voir ta tête ! »

Il me toise tandis que je me retiens tant bien que mal de rire.

« Très bien si c'est ce que tu veux, je raccroche !

— Nooon !

— Siiii ! », plaisanta-t-il.

Je me retrouve avec un écran noir devant moi. Il l'a fait, vraiment. J'essaie de le rappeler une première fois mais reste sans réponse. Au bout de la deuxième tentative, je réussis.

« Toi je te jure que tu as de la chance que je sois à des milliers de kilomètres de toi ! D'où tu me raccroches au nez ?, dis-je en souriant.

— Depuis que tu t'amuses à le faire !

— Je l'ai fait que deux fois et j'avais des circonstances atténuantes !

— Ah oui et lesquelles ? Ça m'intéresse !

— Tu me manques, dis-je innocemment.

— Change pas de sujet !

— J'aurais au moins essayé », plaisantai-je.

Il éclate de rire avant de lever les yeux au ciel. J'aime notre complicité même si aux yeux des autres elle peut paraître immature et enfantine, moi elle me convient car je sais que je peux parler aussi très sérieusement avec lui.

« Bon sinon ta garde, elle s'est bien passée ?

— Dans l'ensemble oui...

— Pourquoi dans l'ensemble ?

— Y a une interne qui m'agace et je l'avais avec moi aujourd'hui »

A l'intonation de sa voix, je comprends assez vite que ça ne sera jamais l'une de ses amies.

« Et toi, ta journée ?

— Je suis allée me balader au marché et après j'ai continué à écrire mon carnet de voyage.

— Carnet de voyage qui ne sert pas à grand chose si tu restes là-bas, me sourit-il.

— C'est vrai mais carnet de voyage qui me servirait si je n'y restais pas ! », conclus-je.

Il acquiesce avant de boire certainement sa gorgée de café dans sa tasse. Un silence se fait entre nous, jaugeant les réactions de l'autre.

« Abrían ?

— Oui ?

— Il faut qu'on parle !

— Tu m'as déjà fait le coup tout à l'heure !

— Non là je suis sérieuse. »

Il arque un sourcil et je démasque chez lui une certaine appréhension. Il tente tout de même de me faire un rictus.

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant