Un an et demi plus tard,
Point de vue Abrían
A mon réveil, le lit est vide et froid. Je m'étire avant de finalement me lever à contrecœur, dernière journée de travail avant deux semaines de vacances qui je pense sont largement mérités. Je manque de trébucher sur le doudou que Shu a donné à Meï, il y a déjà plus d'un an. Je le remets à sa place initiale, sur la commode et ouvre les volets.
Puis je pars à la recherche de Meï qui dort paisiblement sur le canapé. Elle a certainement dû faire une insomnie et n'a pas voulu me déranger. Je souris avant de partir à la cuisine pour préparer mon petit-déjeuner. J'essaie tant bien que mal de faire le minimum de bruit même si c'est souvent dans ces moments là que l'on finit par faire le plus de bruit. Au bout d'une dizaine de minutes, Meï apparaît. Elle me sourit avant de m'embrasser sur la joue.
« Tu as bien dormi ?
— Assez oui mais toi non visiblement, lui fis-je remarquer.
— J'ai juste fait un mauvais rêve et je ne voulais pas te réveiller pour si peu...
— D'où le fait que j'ai retrouvé le doudou de Shu par terre et toi ensuite sur le canapé. »
Elle acquiesce tandis que je lui souris. J'ai parfois encore dû mal à cerner le lien qui unit Meï à cette petite fille mais il est certain que c'est très fort entre elles. Elle ne cache jamais sa joie quand elle parvient à la voir juste trois minutes sur Skype, ni quand elle revient de Chine.
« Je n'allais pas te réveiller, tu dormais bien et puis tu dois être en forme pour prendre l'avion demain.
— J'ai tellement hâte d'être en vacances, lui souris-je.
— Tu finis à quelle heure ce soir ?
— Je ne sais pas, j'espère avant 22h00. »
Elle arbore un léger sourire avant de prendre sa tasse de lait du microonde, enroulant ses mains autour d'elle. Elle s'assoit en face de moi et commence à boire.
« Et toi, tu finis à quelle heure ?
— Je pars plus tôt du travail pour pouvoir faire notre valise. Ce n'est pas toi qui va la faire !, me taquina-t-elle.
— Je pourrais mais tu ne voudrais pas ! »
J'éclate de rire alors que ses yeux se lèvent avec insolence. Nous habitons ensemble depuis six mois et malgré quelques petites disputes on s'en sort plutôt bien, puis ça s'est fait naturellement et le plus surprenant c'est que la proposition est venue moi.
« Et ça t'arrange bien ! Si je te laissais faire au lieu de pouvoir emmener dix choses on en emmènerait deux ou trois tellement ça serait en bouchon !
— T'exagère !
— Non quand tu n'as pas envie de faire quelque chose et que tu veux bien me le faire comprendre, tu le fais mal !
— N'importe quoi !, me défendis-je.
— Je l'ai bien vu à Noel quand on est allé chez tes parents. Tu ne voulais pas faire la valise et par conséquent en plus d'avoir des vêtements en bouchon, tu en avais oublié la moitié ! Donc non je préfère la faire effectivement au moins je suis sure qu'il y aura tout ! »
Elle pousse un long soupir avant de plonger son regard dans le mien. Elle a peut-être raison sur un point quand je n'ai pas envie de faire quelque chose, je le fais clairement comprendre.
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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
