Le 20 mai 2020,Point de vue Meï
Étant de repos aujourd'hui et désirant me promener dans la forêt et dans Fenghuang, je décide d'embarquer avec moi Willy qui ne connaît pas beaucoup la ville et qui est, lui aussi, de repos.
« En faite tu ne me donnes absolument pas le choix de refuser », rit-il.
Toujours sa main dans la mienne, je le tire hors de l'orphelinat. Il ne découvrira rien de la Chine et de cette région s'il passe son temps libre dans l'orphelinat.
« Non ! A ce que je sache tu as voulu venir pour découvrir un pays ? Tu crois que c'est dans un orphelinat que tu vas le découvrir ?
— Parfois je me demande comment font tes amis pour te supporter, plaisanta William.
— Et moi parfois je me demande comment des filles peuvent sortir avec un poltron pareil !, répliquai-je.
— Je ne suis pas un peureux ! Dis-moi juste qu'elle peut-être le plaisir d'être dans une ville où tu as le choix entre mourir percuter par un bus ou mourir percuter par une voiture ! »
J'éclate de rire devant sa mine déconfite. Je suis d'accord avec lui, sortir de l'orphelinat est déjà une aventure où tu mets constamment ta vie en danger.
« Parfois il faut savoir prendre des risques !
— Ouais c'est d'ailleurs parce qu'il faut savoir prendre des risques que tu n'as toujours pas envoyé un message à ton ami car tu as la trouille qu'il te renvoie chier ! »
Je me retourne vers lui et le fusille du regard. Mais de quoi il se mêle celui-là et comment il sait ? A tous les coups c'est Chan qui est passée par là. J'ai bien l'impression qu'ici ou ailleurs, ma vie est toujours plus intéressante que la leur.
« Ça n'a rien à voir !, m'offusquai-je.
— Arrête le matin de bonne heure ou le soir, tu es devant ton portable à te demander si tu dois envoyer un message ou l'appeler ! Prend moi pas pour un con, non plus ! »
Je soupire tout en me répétant inlassablement dans la tête qu'il m'énervait et que je ferais bien de le laisser se faire percuter par un bus, un camion ou une voiture. Je continue de marcher sans prêter attention à ce qu'il me disait, préférant de loin contempler les étales du marché. J'adore les odeurs qui s'en dégagent.
« Tu m'écoutes ?, me demanda-t-il.
— Si c'est pour me parler de mon pote, je passe mon tour !
— Mais pourquoi c'est un sujet sensible ? Ça arrive à tout le monde de se disputer avec ses amis... À moins que ça ne soit pas vraiment un ami pour toi et là ça change...
— Ça change rien du tout parce que c'est un ami ! », le coupai-je nette.
Il me fait son petit sourire victorieux avant de reprendre son sérieux devant mon air agacé. Je l'adore mais parfois il dit des âneries à la seconde.
« Meï je me demande ce que l'on va faire de toi !
— Je me pose la même question pour toi ! T'en as pas marre de me faire enrager !
— Je ne te fais pas enrager, je veux juste que tu comprennes qu'il y a un truc qui cloche ! Spécialement je me dispute avec une amie...
— On est vraiment obligé d'en parler Willy ?

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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...