Chapitre 26

5.5K 477 10
                                        



Point de vue Abrían

Comme je l'avais décidé en début d'après-midi, je prends la direction de l'appartement de Meï. Je suis prêt à me prendre un mur ou prêt à subir sa foudre, en même temps j'aurai dû mal à concevoir les choses autrement.
Une fois devant chez elle, je souffle un bon coup et appuie sur la sonnette. J'entends des jurons de l'intérieur et la porte d'entrée qui s'ouvre en un grand fracas.

« Putain mais vous êtes des bandes d'harceleurs ma parole ! Vous ne pouvez pas juste me foutre la paix ! », s'insurgea-t-elle.

Je reste bien silencieux devant son regard de tueuses. A l'heure actuelle si elle avait des mitraillettes à la place des yeux, je serais certainement mort avec des dizaines de balles dans la peau. Ne sachant pas quoi dire ou quoi faire, je reste immobile.

« Bah rentre cretin ! Avant que je ne change d'avis ! », s'agaça-t-elle.

Bon au moins Andrew avait raison, elle m'a laissé entrer. Maintenant reste à savoir à quelle sauce je vais être mangé et si je serais capable d'encaisser les coups pour tout le monde sans rechigner.

« Visiblement tu as récupéré tes attributs masculins! », s'exclama Meï.

Bon celle-là je ne l'ai pas volé. Je l'ai bien mérité même.

« Tu veux boire quelque chose ?, me proposa-t-elle sèchement.

— Non merci. Je souhaitais simplement m'excuser..., lui dis-je.

— Ok bah moi je ne t'excuse pas ».

Son ton est cassant et ses yeux, toujours aussi meurtriers. Elle croise ses bras sous sa poitrine, indice qu'elle est fermée à une discussion.

« Je suis désolé pour ce qui s'est passé à la soirée ! J'ai merdé !

— Merdé ? T'appelle ça merder ?, s'emporta-t-elle.

— Comprends-moi, me justifiai-je.

— Te comprendre ? Non mais je rêve là ! Que je te comprenne mais est-ce que toi tu me comprends au moins ! Il y en a pas eu un pour relever l'autre et de tout ce petit monde, c'est bien toi qui m'a le plus blessé ! », s'énerva-t-elle.

Si son but était de me rendre minable, elle vient de réussir à merveille. Honteux, je baisse mes yeux puis prends mon courage à deux mains pour la détailler du regard. Elle a les traits tirés signe que les nuits sont mauvaises et elle semble également plus pâle que d'habitude. La tristesse est visible dans ses yeux quasiment larmoyant. Elle utilise sa colère comme un placebo, là où elle s'énerve elle ne pleurera pas. Je m'approche d'elle et la serre dans les bras dans un geste de réconfort.

« Je suis sincèrement désolé de ne pas avoir été à la hauteur sur ce coup là », lui glissai-je dans le creux de l'oreille.

Elle tente de me repousser mais elle finit par se laisser faire. Je ne sais pas si je dois prendre cela comme un signe de pardon mais je suis peut-être sur la bonne voie pour obtenir un pardon.

« Crois-moi que si je pouvais revenir en arrière, je le ferais ».

Elle se détache de moi sans me regarder un seul instant, acquiesce et part dans la cuisine. Je la suis et la vois prendre un verre d'eau.

« Tu ne peux pas revenir en arrière et de toute manière ce n'est pas ta faute... C'est moi le problème !

— Bien sûr que si j'ai ma part de responsabilité et non ce n'est pas toi le problème ! »

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant