Point de vue MeïA la fin du repas, je me lève de la chaise et aide Abrían à débarrasser la table. Il proteste légèrement avant de finalement me laisser faire. Je ne suis pas du genre à me mettre les pieds sous la table ou partir après manger comme une voleuse.
« Finalement je ne mettrai pas ta recette dans mon livre ! »
Il se met à rire avant de poser ses mains sur mes hanches, les miennes autour de son cou. Il pose ses lèvres sur les miennes avec une infinie douceur avant de se détacher de moi.
« Merci Pichoncita !
— De rien... Pichoncito », répliquai-je incertaine.
Il acquiesce avant de mettre les assiettes dans l'évier. J'appuie ma tête contre son dos alors que mes bras s'enroulent autour de son torse, il pose une main à la jointure de mes doigts.
« Tu vois tu sais parler espagnol !, plaisanta Abrían en se retournant vers moi.
— Non j'ai dit ça au hasard ! Je trouvais simplement que la forme en « o » est plutôt masculine, répliquai-je.
— Eh bien il y a des faux-Amis mais dans l'ensemble ton raisonnement est bon. »
Je lui souris, fière de moi. Il m'arrive parfois de n'avoir aucune modestie surtout quand je dis quelque chose au hasard et que j'ai bon pour couronner le tout. Il lève les yeux au ciel avant de pousser un soupir.
« Tu as perdu ta modestie en Chine ?
— Mon dieu, je crois oui !, ris-je.
— Moi qui pensais que c'était un pays très humble...
— C'est un pays génial vraiment génial malgré ce que l'on peut dire parfois. Bien sûr y a beaucoup de pauvreté mais la vie là-bas est tellement mais tellement différente d'ici. J'aime tellement ce pays !
— Je sais enfin tout du moins à la manière dont tu en parles, je sais que tu y es très attachée !
— J'espère qu'un jour on pourra y aller ensemble...
— Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas, me coupa-t-il.
— C'est vrai mais comme pour le moment on navigue entre deux eaux... En tout cas, c'est vraiment un pays très riche humainement parlant.
— En tout cas une chose est sûre c'est que cette mission humanitaire t'a métamorphosée !
— Oui et si j'avais pu rester un peu plus, je l'aurais fait ! Mais comme tu m'as dit, il fallait que je fasse un choix alors je l'ai fait en mon âme et conscience mais ça m'aurait bien arrangé si tu avais été un habitant de Fenghuang !, plaisantai-je.
— Et moi ça m'aurait bien arrangé si tu n'avais pas eu cet attache avec ce pays qui t'a fait partir pour un long moment ! Dans l'histoire finalement on est tous les deux perdants et gagnant à la fois !
— En même temps quelle idée de nourrir des sentiments pour une fille qui a des origines chinoises !
— Tu ferais moins la maligne si j'étais parti pendant longtemps au Mexique !
— Bah je serais partie en Chine pendant ce temps-là !, m'exclamai-je en souriant.
— Tu as toujours réponse à tout ?
— Non mais pour le moment oui. »
Il arbore un léger rictus avant de m'embrasser. Sans doute prise par le désir, j'approfondis notre baiser. Mes mains se perdent sur son torse et finit par détacher les premiers boutons de sa chemise.
« On devait prendre notre temps, le sermonnai-je gentiment.
— Pour l'instant c'est toi qui me déshabille, moi à part t'embrasser je ne fais rien. »
Ma bouche forme un joli « o » alors que je reboutonne sa chemise et tape gentiment sur son torse.
« Tu as parfaitement raison. Excuse-moi ! », lui dis-je.
C'est à son tour d'être surpris par mes dires, je lui souris. Au moment où je compte partir au salon, il me prend vivement la main pour que je me retourne.
« J'ai jamais dit que tu devais arrêter de le faire ! », me glissa-t-il au creux de l'oreille.
Son souffle contre mon cou finit par faire frémir ma peau. Il dépose un baiser dans mon cou tandis que mes mains finissent par se perdre dans ses cheveux.
Le lendemain matin,
Point de vue June
En me réveillant ce matin, je suis surprise sans vraiment l'être de ne pas voir Meï. J'imagine qu'elle a passé la nuit chez Abrían, son dernier message me disant qu'elle allait manger chez lui. Je pars dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner quand j'entends une porte s'ouvrir doucement, tellement doucement qu'elle a fini par claquer sous l'effet du courant d'air que j'ai fait dans le salon. J'entends une voix émettre un juron alors que je prends ma tasse de thé entre mes mains. Je manque de rire, elle a voulu être discrète manque de pot pour elle. Je pars à sa rencontre. Elle est en train de se déchausser.
« Alors la soirée a été bonne, j'imagine ! »
Elle sursaute avant de porter son regard sur moi, elle remet correctement ses habits. Si avant je ne pouvais qu'émettre des hypothèses, maintenant vue sa réaction je sais pertinemment qu'elle a batifolé avec Abrían.
« Pourquoi tu me dis ça ?
— Parce que tu n'as pas dormi ici alors j'imagine...
— Oh ça ? Disons que le repas s'est éternisé et après je ne voulais te réveiller en revenant ! »
Elle me sourit tout en prenant la direction de la cuisine. Elle pense certainement que je vais la croire mais il ne faut pas me prendre pour plus bête que je le suis. Puis son sourire, à lui seule, l'a trahi.
« Oh ma pauvre, tu as du mal dormir sur le canapé d'Abrian... Tu aurais pu revenir, tu sais, je dors très profondément », expliquai-je innocemment.
Elle se sert une tasse de lait froid avant d'acquiescer.
« Toute façon c'est lui qui a dormi dessus, il m'a laissé son lit...
— Visiblement ce n'est pas la seule chose qu'il t'a laissé. »
J'éclate de rire alors qu'elle fronce des sourcils. Elle boit sa tasse d'une traite.
« Pourquoi tu me dis ça ?
— Parce que tu as une très légère tâche dans ton cou. Je ne vois que ça depuis tout à l'heure. »
Elle pose sa main machinalement sur son cou avant de pousser un juron et partir dans la salle de bain, certainement pour vérifier. Voilà comment piéger quelqu'un !
« Bon ok tu m'as eue ! », soupira Meï en revenant dans la cuisine.
Je lui fais un sourire satisfait avant de poser ma tasse dans l'évier.
« Je croyais que vous deviez prendre votre temps...
— C'était bien partie pour mais ça a finit autrement. »
J'acquiesce avant de sortir de la cuisine. Je pars sous la douche afin de me rendre au plus vite au travail, je dois finir ma composition et Meï n'embauche que lundi.
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L'iris bleu
Любовные романыDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...