Deux semaines plus tard,
Point de vue Abrían
Quand nous arrivons dans l'un des hôtels de Fenghuang, Meï s'allonge directement sur le lit. Le voyage a été éprouvant surtout que nous avons du faire une escale à Pékin pour formaliser l'adoption de Shu. Sans oublier le fait que prendre l'avion en étant enceinte constitue un risque non-négligeable pour elle et pour le bébé, les risques de fausses couches sont encore possible.
« Je suis bien contente de pouvoir enfin m'allonger dans un bon lit. », me dit-elle les yeux clos.
Ses traits sont tirés et ses mains se posent tout naturellement sur son bas ventre. Elle a commencé à sentir la petite bouger et je la jalouse secrètement de ne pas pouvoir encore profiter de ce moment.
« Repose-toi, je vais prendre une douche ! »
J'ai à peine eu le temps de lui répondre cela qu'elle est déjà en train de ronfler légèrement. Je souris et pars dans la salle de bain où je me rappelle de la première fois où nous sommes venus ici, à Fenghuang et qu'elle avait volé ma serviette pour mieux abuser de moi par la suite. Une fois la douche prise, je rejoins Meï dans le lit afin de me reposer également.
« Il faut qu'on aille chercher Shu, me dit-elle endormie.
— Non pas maintenant. D'abord tu te repose et après seulement on ira la chercher. »
Elle acquiesce avant de se blottir contre moi, la main sous mon haut. Je commence à sentir tout son poids sur moi, sa respiration étant plus lente je devine qu'elle dort. Je pose l'une de mes mains sur son bras tandis que l'autre trouve refuge dans ses cheveux, mes lèvres contre son front.
Après quelques heures d'un repos bien mérité, je réveille Meï qui ronchonne légèrement.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Ses yeux qui étaient jusqu'alors clos, clignotent légèrement. Je lui caresse tendrement la joue avant de me relever.
« On doit aller chercher la petite, Pichoncita.
— Oh oui, mince ! »,s'exclama-t-elle confuse.
Je me retourne vers elle et la vois se lever d'une traite, oubliant les recommandations du médecin et aussi mon conseil.
« Meï Sullivan !, grondai-je.
— Quoi ?
— Tu sais très bien pourquoi je te crie dessus !
— Ce n'est pas parce que je me suis levée exceptionnellement d'une traite que je vais faire un malaise !
— C'est vrai mais ce n'est pas une raison.
— Je vais prendre une douche, m'avertit-elle
— Fais attention de ne pas glisser ! »
Elle me fait un sourire entendu avant de m'embrasser chastement.
« Tu sais que je ne suis pas en sucre ?, rit-elle.
— Je sais surtout que tu peux être une catastrophe ambulante quand tu t'y mets ! »
Elle me fait son regard outrée avant de me taper le torse, se dégageant par la même occasion de mon étreinte. Je me retiens de rire.
« Je n'ai glissé qu'une fois dans la salle de bain, se justifia-t-elle.
— Oui plus la fois où tu t'es prise la cheville dans la couette, la fois où tu as glissé sur une plaque de verglas et que je t'ai rattrapé à temps, la fois où tu as versé l'eau de l'arrosoir sur le sol plutôt que sur...
VOUS LISEZ
L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
