Le 3 novembre 2020,
Point de vue Meï
Alors que je suis en train de jouer avec les plus petits, madame Ling vient me voir en disant qu'elle voudrait me parler seule à seule. Intriguée et nerveuse, je demande a Willy par le biais du regard de jeter un œil sur les plus petits. Je suis madame Ling jusqu'à son bureau et referme derrière moi la porte.
« Je voulais te parler de ton contrat...
— Je... oui ?, balbutiai-je.
— Voilà il va nous manquer une personne à la fin de l'année prochaine et je voulais savoir si c'était possible que tu restes jusqu'à janvier 2022... Je sais que je te prends un peu au dépourvue et que ce n'était pas...
— D'accord, la coupai-je en souriant.
— D'accord ? D'accord !?, me répéta madame Ling peu sûre d'elle.
— Oui d'accord. Personne ne m'attend là-bas et je suis très bien ici avec vous tous.
— C'est ce que j'ai vite remarqué ! Tu t'es intriguée très rapidement et tu es très douce avec les enfants, me sourit-elle.
— Je pense que je me suis intégrée rapidement car je savais déjà parlé votre dialecte.
— Tu as raison ! En tout cas je suis très contente de te compter parmi nous pour encore un an et demi.
— Et moi je suis très heureuse de rester », dis-je.
Elle m'invite à sortir du bureau et je cours directe vers Willy pour lui annoncer la nouvelle.
« Devine qui reste jusqu'en janvier 2022 ? , lui demandai-je en sautant dans ses bras.
— Toi, j'imagine. Dire que je vais devoir te supporter tout ce temps »
Il m'embrasse sur la joue tandis que je souris. Je suis tellement heureuse de me dire que je reste ici pour encore un an et demi.
« Je t'aime aussi », ris-je.
Il lève les yeux au ciel avant de souffler. Je peux être aussi insupportable que lui surtout quand j'ai mes moments d'euphorie comme là. Pendant que je rejoins les petits, Willy sort de la pièce.
Quelques heures plus tard,
Avant de me coucher, je décide d'appeler Abrían pour lui annoncer la bonne nouvelle enfin ce que je pense être une bonne nouvelle. A vrai dire je n'ai pas songé une seule seconde à ce que pourrait penser ou dire Abrían, Dani ou June.
« Salut Pichoncita ! »
Plus le temps passe et plus j'ai l'impression qu'il est fatigué ou alors c'est moi qui l'appelle toujours au moment où il doit se reposer.
« Tu as une mine affreuse Abrían !
— Je sais enfin je me doute »
Il frotte ses yeux contre ses mains avant de bailler, me faisant par la même occasion bailler aussi.
« Tu devrais te ménager un peu, m'inquiétai-je.
— Ne t'inquiète pas, Pichoncita !
— Bah si je m'inquiète parce que tu as l'air crevé et qu'à ce rythme tu ne vas pas tenir le coup.
— Et ça c'est censé être rassurant ?, plaisanta Abrían.
— Je ne plaisante pas Abrían ! Je suis très sérieuse ! Fais attention à toi ! »
Il roule les yeux avant de me sourire.
« J'ai une grande nouvelle à t'annoncer Speedy !, m'exclamai-je ravie
— Ah oui ? Laquelle ?
— Ma mission est prolongée de six mois !
— Ah ! »
Je ne peux pas dire qu'il saute de joie, je crois même qu'il semble embêter par quelque chose. Il se gratte la nuque et baisse légèrement les yeux vers son clavier d'ordinateur.
« Il y a un problème Abrían ?
— Non enfin pas qui me concerne mais tu devrais parler à Daniela de ça...
— Pourquoi ?
— Elle va certainement t'en parler prochainement. Ce n'est pas à moi de te le dire. »
J'acquiesce tout en m'inquiétant de ce que veux me dire ma meilleure amie.
« Mais... Mais je suis content pour toi »
Il me fait un sourire qui se veut naturel mais qui est forcé. Je commence à bien le connaître et je sais faire la différence entre son sourire naturel et son sourire forcé.
« C'est ce que je vois, lui dis-je amusée.
— Hein ?
— Non rien laisse tomber !
— Alors la Chine te plaît toujours autant ?
— C'est bête mais je me sens chez moi ici... Ce n'est pas vraiment le cas à Saguenay !
— Ça tu n'en sais rien vu que tu n'es pas revenue ici. Peut-être que tu es bien là-bas parce que tu es mieux dans ta tête, tout simplement.
— Peut-être !
— Mais si tu es mieux là-bas qu'à Saguenay, il vaut mieux que tu restes là-bas autant de temps que ça te plaira.
— Et si je reviens jamais ? », lui demandai-je.
Il soupire avant de hausser les épaules. On ne parle plus, on se jauge juste du regard.
« Eh bien ça sera ta décision. On ne peut pas te forcer à revenir si tu ne veux pas revenir Pichoncita ! On ne t'en voudra pas non plus. Ça sera comme ça. »
J'acquiesce avant de sourire.
« Et toi, de ton côté ?, lui demandai-je.
— Rien de nouveau. Du moins rien de bien exceptionnel... Le travail, le travail et encore le travail.
— Je vois »
Un silence de mort se fait entre nous. Même si je n'ai plus grand chose à lui dire, je n'ai pas forcément envie de raccrocher.
« Je vais te laisser, me dit-il.
— Non !, m'exclamai-je aussitôt.
— Pourquoi « non » ?
— Parce que j'aime bien te parler et je ne sais pas quand je pourrais de nouveau discuter avec toi », souris-je.
Il me regarde un peu perplexe tandis que je regarde à mon tour le clavier de mon ordinateur. Je baille de nouveau.
« A moins que tu as mieux à faire que de me parler, lui dis-je.
— Non j'ai rien d'autre à faire mais c'est plutôt pour toi. Il est 23h00 chez toi.
— Aucune importance ! »
Il acquiesce tandis que nous continuons à parler pendant quelques temps avant que je ne me résigne à devoir raccrocher. Je remets mon ordinateur dans mon sac avant de m'endormir presque aussitôt après.
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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
